Visiter Paray-le-Monial : coup de foudre et sorbet abricot

Septième étape de mon remake Mange, Prie, Aime – Visiter Paray-le-Monial.

L’art de contempler : ancienne def.

« Attacher son esprit pour méditer, regarder attentivement. Contempler le Ciel, les astres, les merveilles de la nature, être en perpétuelle admiration. Ce jeune homme à force de contempler cette fille en est devenu amoureux : il ne se lasse point de la contempler. »

C’était quand ? Cet été, par un jour d’orage où la pluie s’invitait régulièrement. Où ça ? À Paray-le-Monial, en Bourgogne. Et, alors, ça t’a fait quoi ? C’est comme si, en contemplant l’univers, je me rencontrais pour la première fois.

Vous aussi parfois, au sortir de la douche, vous buguez de looongues minutes, assis.e sur votre lit, à fixer le vide ? Sur un banc, dans une gare, à faire la queue au cinéma… Souvent, mon regard se perd sur le monde. Les minutes s’égrènent, la vie se déroule sous mes yeux ; mais le temps, lui, s’éti i i ire, tout lentement. Une impression de douceur, de beauté simple, d’instant grandiose. Regarder, mais regarder vraiment. S’arrêter de vivre pour mieux s’écouter respirer. Il y a des secondes qui battent plus fort que d’autres. Je vous propose d’en découvrir quelques-unes en ma compagnie… à Paray-le-Monial.

Gluggaveður, « un temps de fenêtre »

Je regarde les prévisions météorologiques pour les jours à venir. « Averses. Humidité : 100 % ». Je souffle. Eh beh, c’est super ça pour mon reportage… Il faut savoir que je suis de ces personnes qui muent leur bonne humeur en fonction de l’indice UV ambiant. Il fait beau, il fait joie. Ma motivation y est également fortement corrélée. Sérieusement, qui a envie de sortir, quand le dehors nous crie de rester chez nous, en boule et sous le plaid ? D’ailleurs, j’ai appris que l’Islandais avait inventé un mot pour nommer cette météo. Gluggaveður. Traduisible par « un temps de fenêtre ». Un temps que l’on contemple donc bien au chaud et confortablement blotti.e devant la vitre, avec une tasse de thé à la main.

Le Néerlandais, lui, adopte une attitude bien plus audacieuse : uitwaaien. Ce verbe signifie marcher avec le vent, « s’enventer ». On ira en bord de mer ou en pleine forêt, laisser le grand air chasser nos mauvaises pensées, lessiver notre fatigue et purger notre stress. On trouvera, dans la compagnie de la bise ou du mistral, une énergie revigorante. Allons donc s’enventer à Paray-le-Monial !

Sommaire Visiter Paray-le-Monial

Destination Bourgogne

Situé dans un espace naturel préservé, au sud de la Bourgogne et au cœur du Charolais-Brionnais, Paray-le-Monial se découvre en laissant tomber son GPS et en levant les yeux. On ose franchir la frontière dijonnaise et on retrouve l’immensité de la nature. Ici, peu de touristes. La Saône-et-Loire est moins connue que la région viticole de Beaune. Alors, on en profite !

Visiter Paray-le-Monial

Que faire à Paray-le-Monial aujourd’hui ?

Admirer la Basilique du Sacré-Cœur

Je visite Paray-le-Monial sous l’égide de l’un de ses joyaux de l’art roman : la basilique. Construite au XIIᵉ siècle, c’est une reproduction « miniature » de la plus grande église de la chrétienté du Moyen Âge : l’abbatiale de Cluny (aujourd’hui, presque entièrement disparue). Sous un ciel sombre teinté d’un vif éclair violet – attention, coup de foudre en vue – je traverse agilement la passerelle aquatique. Le miroir d’eau vacille au contact de quelques gouttelettes de pluie. Devant moi s’érige la majestueuse basilique…

La trilogie du samedi

Et, comme toutes les bonnes histoires, celle-ci commence par une mystérieuse énigme. En effet, se cache, un peu partout dans l’église, le chiffre trois. Ouvrons l’œil ! J’arrive et déjà trois portes massives m’accueillent. Chacune d’elle s’ouvre sur un monde intérieur, spirituel et mystique. Alors, on choisit laquelle pour entrer ? À l’intérieur, trois rosaces délicates captent la lumière et l’éparpillent en une myriade de teintes. Trois autels, symboles de la Sainte Trinité, trônent dans cet espace sacré et trois nefs convergent vers l’autel central. Au détour d’un pilier, une chapelle dédiée à la Sainte Vierge siège discrètement. Trois bouquets de fleurs, symboles de pureté, de foi et d’amour, ornent son autel. C’est là, dans ce lieu intime, que l’énigme murmure des secrets que seuls les cœurs attentifs pourront entendre…

Paray-le-Monial et les miracles

Et d’ailleurs, l’on raconte qu’au XVIIᵉ siècle, Sainte Marguerite-Marie Alacoque aurait eu TROIS (étonnant !) visions du Christ lui dévoilant son Cœur. Ces rencontres avec le divin auraient donc été le point de départ de l’adoration du Sacré-Cœur, ici, à Paray-le-Monial. À l’extérieur, trois clochers s’élèvent comme des sentinelles. Des gardiens de la trinité céleste. Leurs sons, résonnant dans la quiétude de la ville, semblent transmettre un message mystique ; comme une invitation à résoudre l’énigme sacrée. Une savoureuse trilogie spirituelle où les curieux peuvent se perdre dans la contemplation active ! Depuis, Paray-le-Monial est un haut lieu de pélerinage. En effet, des pèlerins s’y rendent pour redécouvrir le sens de leur vie et faire une forte expérience spirituelle.

Visiter Paray-le-Monial

Visiter Paray-le-Monial

Visiter Paray-le-Monial

Informations pratiques | La Basilique du Sacré-Cœur 

Méditer au Sanctuaire

Le ciel, constellé d’ondée, hurle ses chaleurs estivales. Mes yeux s’habituent aux nuances de gris et arrivent à capter chaque détail. Telle une poésie, ils écoutent le paysage et dévorent les notes de couleurs. Un parapluie rouge, une fleur orange, des bottes violettes. Mes pas froissent les pavés inondés de la ville et se frayent une allée sous une immense canopée de jade. J’arrive au parc des Chapelains. À l’entrée, des arbres majestueux forment une voûte naturelle. Que c’est beau ! Le murmure du vent agite les feuilles ; cette douce symphonie… Je ferme les yeux et perçois la pluie s’essorer.

Connexion, quiétude

Visiter Paray-le-Monial, c’est forcément aller déambuler en son Sanctuaire. Les sentiers serpentent à travers les bosquets et invitent à la lenteur. Méditer, se ressourcer. Et puis, au fond, se cache un dôme de verdure. Il semble protéger ce lieu saint des tumultes du monde extérieur. Je m’installe sur l’un des bancs, laissant mes pensées s’apaiser au rythme doux du vent. Les oiseaux récitent des mantras et les arbres deviennent des maîtres à penser.

Visiter Paray-le-Monial

Informations pratiques | Le Sanctuaire de Paray-le-Monial 
  •  : Place Cardinal Perraud
  • Horaires : Du lun. au sam : 10 h – 12 h – 15 h 17 h. Le dim. 15 h – 17 h.
  • À voir pour découvrir Paray-le-Monial : parc des chapelains, dôme, chapelle de la Colombière, chapelle des Apparitions, chapelle Saint-Jean.
  • En savoir plus

Zieuter la mosaïque

Visiter Paray-le-Monial et en prendre plein les mirettes ! En effet, c’est l’un des rares lieux en France consacrés à la mosaïque. La ville possède, d’ailleurs, le titre de « Cité de la Mosaïque », depuis 2011. Tout commence à l’initiative du Musée Charnoz, musée de la mémoire industrielle de la céramique, qui organise en 1998, la première exposition de mosaïque contemporaine. Vif succès ! Aujourd’hui, la mosaïque s’invite partout en ville. Chaque année (depuis 2000), se tient une grande exposition extra-muros d’envergure internationale et unique en France. En 2013, l’association de la Maison de la Mosaïque, centre d’art contemporain, s’ouvre au public.

De la beauté créée par des mains habiles et des esprits inspirés

Elle a pour but de promouvoir la mosaïque contemporaine et se veut être un trait d’union entre les artistes mosaïstes et le grand public, afin de mieux faire connaître et apprécier cet art. Pour se faire, l’association organise, tous les ans, des expositions, des stages et des formations.

Informations pratiques | La Maison de la Mosaïque 
  •  : 15 bis, quai de l’Industrie
  • Tarif : gratuit.
  • Horaires : Ouvert toute l’année de 14 h à 17 h d’octobre à mars et de 15 h à 18 h d’avril à septembre.
  • Visiter Paray-le-Monial, parcours mosaïque : la stèle-paon au jardin de la poste, la fresque-mosaïque du square du 19 mars 1962, les mosaïques des frères Mauméjean de la chapelle de la Colombière, le Parcours K32 de Jérôme Gulon ou encore les dalles disposées de la rue des Deux Ponts à l’Avenue Charles De Gaulle.
  • Infos ateliers et expositions et site internet

S’émerveiller en cœur de ville

Ce que j’aime avec les averses de juin ? C’est qu’elles sont fugaces. Elles ne durent jamais très longtemps et passent en un rien de temps. La vie ressurgit, reprend son cours. Les terrasses s’arrosent de rires et de cocktails. Les glaces embaument nos lèvres et embrassent l’ivresse estivale. J’aime ce caractère éphémère. Furtif. Mouvant. Je vous invite à apprécier la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car c’est par elle qu’arrive le changement.

S’enfleurir

Flâner en ville, ressentir le pouls d’un quartier, écouter la rumeur des passants. Je laisse vagabonder mon esprit, assise sur la placette centrale. Je suis ailleurs, visitant mon monde intérieur, mes souvenirs et mes pensées. J’observe les choses absorber mon être. Il n’y a ni raisonnement, ni analyse. J’aspire à l’inspiration. Mon cerveau cueille, ici et là, des sources de création, comme la façade à l’italienne sculptée de l’Hôtel de ville Maison Jayet. De style renaissance, l’architecture est d’une richesse inouïe de décoration sculptée (médaillons, coquilles, colonnettes, angelots musiciens, etc.). Tout ceci est dû aux nombreux voyages que ce riche marchand a fait entre la France et l’Italie.

Je croque également la jolie Tour Saint-Nicolas, trônant au cœur de Paray-le-Monial. Elle a connu bien des fonctions au fil du temps : prison, corps de garde, maison commune… Ancienne église paroissiale consacrée en 1535, elle se pare d’un clocher massif vers 1549 et se voit supprimer son culte à la Révolution. En effet, l’église des Moines (l’actuelle basilique du Sacré-Cœur) devient l’église paroissiale. Aujourd’hui, elle constitue l’un des monuments emblématiques de Paray-le-Monial et est utilisée comme lieu d’exposition.

Se cultiver au Musée Le Hiéron

Inauguré en 1893, « Le Hiéron » de Paray-le-Monial est le premier musée d’art sacré qui a ouvert en France. Cocorico ! Il abrite le Trésor National de l’orfèvre joaillier Joseph Chaumet, appelée « Via Vitae » (1904). La sculpture de 3 tonnes met en scène la vie du Christ, à travers 138 personnages en chryséléphantine (or et ivoire). Grâce à la visite guidée, je découvre le côté obscure de la « Via Vitae » (le bijou est décoré à 360°) ! Avec une télécommande maléfique, la bête tourne et révèle son terrible secret… *Tin-tin-tintintiiin*

À ses côtés, j’y retrouve un ensemble remarquable de peintures italiennes des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles et des chefs-d’œuvre de l’art roman (« Le Tympan », d’Anzy-le-Duc). L’art d’hier se mêle harmonieusement à l’art contemporain, avec le « Mur de Sang et de larmes », d’Hélène Mugot. Ici, se cultiver devient une aventure inspirante. Les œuvres exposées témoignent d’époques révolues et s’ouvrent comme des portes vers le passé. Notre connexion aux œuvres d’art dépasse le simple regard. La tête se lève et se penche, les yeux suivent les courbes d’un pinceau. Une symbiose se crée. C’est un dialogue silencieux qui s’établit, une communion entre l’observateur et l’objet artistique. Visiter Paray-le-Monial, c’est forcément passer par les musées !

Visiter Paray-le-Monial

Informations pratiques | Explorer Paray-le-Monial avec l’Office de Tourisme 

Où manger à Paray-le-Monial

  • Brasserie du Théâtre : restaurant convivial, repas au top, prix raisonnable et service impeccable ! Repas en terrasse : agréable vue sur une petite rue animée.
  • Le 1900 : bien situé pour faire une visite du centre historique de Paray-le-Monial. Bonne brasserie pour le déjeuner du midi. Les plats sont faits maisons avec de bons produits frais.
  • La Maison du goût-thé : superbe salon de thé pour une pause bien méritée. Leurs glaces artisanales sont exceptionnelles !

Où dormir à Paray-le-Monial

  • Hôtel le Prieuré : accueil chaleureux dans cet hôtel rénové avec beaucoup de goût. Les chambres sont simples, mais agréables et le personnel très aimable et souriant.

Contempler, c’est tomber amoureux.

Je remercie généreusement l’Office de Tourisme de Paray-le-Monial. Un merci tout particulier à Géraldine pour son accompagnement plein de bonne humeur ! Reportage réalisé dans le cadre de ma mission « Mange, Prie, Aime » avec Villes Sanctuaires en France.

5/5 - (7 votes) 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.