Aventurière, j’ai 20 jours pour découvrir la République dominicaine – Sans mettre les pieds à Punta Cana

« Un p’tit punch, madame ? »

Ça y est, l’avion vient de quitter la terre ferme et froide de France et s’élance maintenant vers le ciel dominicain. Invitée quelques jours par l’Office de Tourisme de la République dominicaine, je pars en road trip découvrir l’île en solo. Mon objectif ? Voyager en République dominicaine hors des sentiers battus ! Nombreux sont ceux parmi vous à « connaître » ce petit pays des Caraïbes, notamment grâce aux célèbres plages de Punta Cana et à ses hôtels all inclusive. Cependant, peu – dont moi-même – imaginent la richesse et la variété des paysages que compose la Rep dom’… Premier dépaysement, à bord, pas de jus de tomate mais du p’tit punch. Je sens que ce matin va être une pure soirée.

Voyager au soleil dans les Caraïbes

Il est bientôt 16h, et notre pilote annonce une température de 29°C. A peine un pied dehors que, déjà, l’atmosphère semble s’être mise à l’heure d’été. Un soleil tropical et une humidité enveloppante m’accueillent. Ma peau cuit en dessous de mon inutile sweat et mon masque. « Avec cette chaleur, mes affaires d’hiver ne vont pas faire… long feu. » (#HoratioCaine.) Le pull enlevé, les lunettes de soleil en place, l’alizé qui chatouille les palmiers… Aah ! Je respire les Caraïbes à pleins poumons et souris. Enfin arrivée ! Pas de doute, ce mois de janvier s’annonce un tantinet plus caliente que celui des années précédentes. Prête à voyager en République dominicaine hors des sentiers battus.

Quand partir en République dominicaine ? Voyager en République dominicaine

Chez nous, les températures chutent inexorablement et la saudade des beaux jours se fait ressentir… Mais il est une petite île qui ne connaît pas l’hiver. La République dominicaine ! (Et oui, hein). Y partir se la couler douce, dans son eau turquoise, c’est s’assurer de passer ses vacances au soleil, 365 jours par an. Au large de l’Amérique, elle se joue des saisons et offre, à seulement 8 heures de vol de Paris (2h de Miami, 4h de New-York), des conditions estivales permanentes. La période idéale pour voyager en République dominicaine ? Pour le climat : de décembre à avril. Attention, ouragans possibles d’août à octobre. Pour l’observation des baleines : de mi-janvier à mi-mars.

Explorer une autre Rép dom’, mon itinéraire Voyager en République dominicaine

  • Santo Domingo – L’exploration commence à Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, entre maisons colorées et palais coloniaux. Je découvre les accents du merengue et goûte aux saveurs de l’ananas, de la banane ou encore de la papaye – tout juste cueillis de leurs branches.
  • Bani et Ocoa Bay – Une escapade m’amène ensuite dans les dunes (oui) et les marais salants (oui, oui !) de la ville de Baní. Jusqu’à la découverte du seul vignoble des Caraïbes, à Ocoa Bay.
  • Barahona et Jaragua – Je file en road trip rejoindre la forêt tropicale de Barahona, ville du littoral sud-ouest où il fait bon vivre. Une expédition sauvage, parsemée de bananiers et de cactus où se love la Réserve Naturelle de Jaragua. Flamants roses, iguanes et lancha (barque traditionnelle à moteur) sont de la partie.
  • La Péninsule de Samaná – L’aventure se poursuit au cœur de la jungle à El Valle, parmi les lucioles et gecko gris. La dernière étape du voyage m’emmène à l’azur des plages, tout en douceur. Les pieds dans l’eau à Las Galeras, au bout de la péninsule de Samaná où, le soir venu – en catimini (pour cause de couvre-feu) – on se rassemble sous les lumières des jardins pour prendre un dernier verre, face à la mer. A quelques vagues de là, j’irai voguer aux côtés des baleines à bosse, observables de janvier à mars. Voilà comment se termine mon road trip en République dominicaine.

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Santo Domingo
Entre passé historique et colonial, une ville aux couleurs pastel

Bienvenido a Santo Domingo, la capitale du pays ! Peu de voyageurs s’y aventurent et pourtant, ce sont 500 ans d’histoire que nous offre la première ville espagnole du Nouveau Monde, véritable fief de la famille Colomb. Et pour découvrir sa richesse, rendez-vous dans la zona coloniale. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le quartier colonial de Santo Domingo mérite que l’on s’y arrête au moins 2 jours.

Petit aparté d’ordre pratique : si vous êtes une femme qui voyage seule, Saint-Domingue devient un poil oppressant. Fin d’aprèm, je viens d’arriver en ville et sors acheter un truc à manger avant 17h, heure du couvre-feu local. « Hola mi amor », « I love you », « Hey beautiful », « Française ? Tu vas où ? »… et je n’avais pas fait 100 mètres. J’ai fini dans une église à écouter la messe en espagnol ! Un refuge apaisant, certes, mais culturellement, c’est un échec. Cuisant. Rassurez-vous, je n’avais pas dit mon dernier mot. Ooh, non.

Explorer la zona coloniale

Le lendemain matin, samedi, 8 heures tapantes : je quitte mon airbnb avec casquette, lunettes de soleil et masque (obligatoire dans les rues de la capitale). Et bien, en mode incognito, je ne me suis pas faite alpaguer. ¡Vamos ! L’air est doux, les ruelles commencent tout juste à s’éveiller… A deux pas de mon logement, en plein cœur de la zona coloniale, je prends la direction de la Calle El Conde (la fameuse rue piétonne) et découvre la jolie Calle Hostos (là où ont été tournés les films Le Parrain 2 et Raisons d’État).

Sur les traces des explorateurs…

Je m’aventure dans Santo Domingo, marchant dans les pas des conquistadors qui l’explorèrent avant moi, cinq siècles plus tôt. J’y découvre alors leurs legs, des bijoux d’architecture coloniale : la cathédrale Notre-Dame-de-l’Incarnation, le monastère de San Francisco, la forteresse Ozama, etc. Je poursuis jusqu’au parque Colón. Le rendez-vous de tous les pigeons de la ville. Une statue de Christophe Colomb y trône. Je suis assez partagée quant à sa figure de « découvreur ». Comment peut-on découvrir quelque chose qui existe déjà… ?

Et des dames de la cour royale d’Espagne

Mes pérégrinations me mènent ensuite vers la Plaza de Espana (dans laquelle se trouve l’Alcazar de Colón, la maison de Diego Colomb, le fils du navigateur) et dans la Calle Las Damas (la première et plus ancienne rue de la ville, empruntée par les Dames de la cour royale d’Espagne, venues voir par elles-mêmes le Nouveau Monde). La cité est entourée de remparts historiques et de canons de pirates. Il y plane l’âme des premiers explorateurs ! Je déambule à travers des ruelles pavées où sont érigés petites maisons colorées et palais coloniaux. A l’ombre d’un palmier, des joueurs de dominos. La slow life caribéenne…

Road trip en République dominicaine hors des sentiers battus
Plaza de Espana

Où dormir à Saint-Domingue ?

Je vous conseille, sans hésiter, de dormir à la Villa Colonial. Pour ceux qui recherchent confort et tranquillité au cœur de la zona coloniale de Santo Domingo ! Maison style Art-Déco des années 1920, carrelages d’époque, patio, arbres tropicaux et piscine. Petit-dej très copieux, servi avec les produits locaux. Je ne remercierai jamais assez Ramón, le propriétaire des lieux pour son immense gentillesse. Je me suis sentie accueillie dans une grande famille ! Merci également au super réceptionniste Soukes !

Baní
Entre dunes et marais salants, une aventure insolite

Mon road trip en République dominicaine continue et me conduit à 1h de route de Saint-Domingue : Baní. A travers rizières, plantations de cacao, bananes et café, l’ambiance devient plus douce. Les vendeurs et les passants s’octroient une pause, chaises en plastique et relax max devant la route. Quelques coucous et sourires échangés sur le chemin avec eux et je file découvrir un décor pour le moins… inattendu. Des kilomètres de dunes ambrées ourlent la mer azur. C’est la plus grande zone désertique des Caraïbes (15 km).

Désert doré

Ouvrez l’œil, iguanes et hérons aiment s’y prélasser ! Plus loin, se trouvent les marais salants de Las Salinas. Le sel est encore extrait des mines de la même façon qu’il y a 100 ans. On se croirait au Far West ! Une vieille et rouillée ligne de chemin de fer traverse le lieu. Terminus ? Une montagne d’or blanc cristallisée au soleil dominicain.

  • Prix d’entrée des dunes : 100 pesos.
  • A prendre : des chaussures fermées et de l’eau car les températures grimpent. Si vous visitez le matin, comme nous, vous pourrez aisément marcher pieds nus sur le sable.
  • Le saviez-vous ? Les marais salants abritent un merveilleux lac rose. Grâce à l’iode et au soleil, l’eau revêt des reflets rosés. A observer de préférence le matin, lorsque le soleil illumine les vagues.

Ocoa Bay
Entre vignoble et piscine à débordement, une exclusivité aux Caraïbes

Et oui ! On fait du vin en République dominicaine ! A Ocoa Bay, précisément, – à 120 km à l’ouest de la capitale – là où la Cordillère Centrale rejoint la mer des Caraïbes. C’est grâce à cette situation géographique si particulière que les vignes ont pu proliférer. Et ça ne date pas d’hier… En 1506, Hernán Cortés débarque sur l’île et y plante de la vigne pour le vin de messe.

Une aventure écoresponsable

En 2005, Maria et Guillermo (les proprios actuels) voyagent pour la première fois dans cette partie de la Rep dom’. Vierge, sauvage… Ils ne peuvent y aller, à l’époque, qu’en bateau. A leur arrivée, coup de foudre. Forêt dense et verdoyante, plage de galets et montagnes. Ils décident de monter leur projet de tourisme écoresponsable, ici (hébergements et restaurant). Mais ils font ensuite une folle découverte qui changera leurs plans : de la vigne sauvage pousse partout dans les environs ! Merci Cortés ! Et s’il était possible de faire du vin dans les Caraïbes ? Bon, la réponse je vous l’ai déjà donnée en début de paragraphe.

Le must ?

Ils s’engagent à ne servir dans leur restaurant que des produits locaux. Sur place, ils élèvent des chèvres – qui apportent à la fois fromage et viande – et font pousser des fruits, des légumes et des herbes aromatiques. Ils collaborent avec la communauté et font ainsi vivre et travailler tous les villages aux alentours. Et bien plus encore… On leur souhaite de continuer leur belle aventure écotouristique avec leur projet d’hébergements écoconstruits !

Barahona
Entre pancakes et couchers de soleil, la vie douce

Voici une très belle région, accueillante, chaleureuse, bariolée, préservée… mais totalement sous-estimée. Les touristes ne s’aventurent pas dans le sud-ouest de la République dominicaine, surnommé « El Sur Profundo.«  Pourquoi ? Et bien parce que l’endroit est reculé des principales attractions (de Punta Cana, notamment) et les sites phares du sud ne s’atteignent qu’après un long périple. Un excellent moyen de découvrir la République dominicaine hors des sentiers battus, donc.

Beauté sauvage

Depuis Saint-Domingue, j’ai mis 3 heures (bouchons et check points de police compris – ils vérifient essentiellement si nous n’avons aucune personne haïtienne qui entrerait – ou rentrerait à Haïti – illégalement). Pour découvrir cette partie-là de l’île, il faut s’écarter des resorts et prendre la tangente… C’est vraiment à faire durant votre road trip en République dominicaine. Bonjour côte sauvage ! Ici, le tourisme n’a pas façonné le paysage : on ne trouve qu’une dense forêt humide et des myriades de montagnes ourlées par des kilomètres de sable. Pas loin, s’émousse la mer.

La République dominicaine hors des sentiers battus

C’est un vrai coup de cœur pour moi. Je vous conseille vivement de faire toute la côte, de Barahona jusqu’à la réserve naturelle de Jaragua (paragraphe suivant), en voiture. La vie quotidienne rythme la route : cases créoles coloriées de jaune, orange, rouge, bleu, vert ; agrémentée de bananiers et de cactus ; de vendeurs ; de bicyclettes familiales (toute la famille tient dessus) et de sourires sur fond de colmado (épicerie à tout faire) et loteka (la loterie est LE sport national qui se « pratique » à tous les coins de rues.)

Pancakes et coco, avec vue

Le soir, je dors à l’hôtel El Quemaïto (photos, ci-dessous, de ma vue). Je profite alors de la tranquillité que m’offre la nature, le soleil embrasant le ciel sur le turquoise de la mer en contrebas. Je patiente jusqu’à ce que l’obscurité se répande comme une tache d’encre sur un buvard et file manger une crêpe pollo y queso (poulet et fromage). Petit bonheur de la vie !

Road trip en République dominicaine hors des sentiers battus

Barahona, une alliée des Indiens Taïnos

Barahona tire son nom de l’Espagnol Juan Barahona. C’était un fervent défenseur des Indiens Taïnos, le peuple originel de l’île d’Hispaniola avant l’arrivée des conquistadors. En 1496, il prend le parti de l’administrateur colonial Francisco Roldan qui s’était rebellé contre Bartolomé Colomb (le frère de l’explorateur), fondateur de la ville de Saint-Domingue.

Une rose unique

Parmi les 6 000 espèces de plantes en République dominicaine, 2 000 ne peuvent être admirées qu’ici. L’espèce la plus prisée est la très exotique Pereskia quisqueyana ou Rosa de Bayahibe (voir mes photos ci-dessus), la fleur nationale. Il s’agit d’une fleur de couleur rose qui pousse sur un cactus très rare. Elle est 100 % dominicaine et vient de la région de Bayahibe. Cette fleur, en danger d’extinction, est représentée sur les nouveaux billets de pesos dominicains, introduits en 2014.

Que faire à Barahona

  • Conduire le long de la pittoresque route côtière Barahona – Enriquillo : Aucun trajet dans le pays ne lui ressemble… Parfait pour découvrir la République dominicaine hors des sentiers battus. En route, pour un road trip en République dominicaine hors des sentiers battus, comme on les aime ! A votre gauche, la mer des Caraïbes scintille d’un bleu turquoise et sur votre droite, les montagnes enrobées de manguiers et de brouillard épais subliment le décor. En chemin, vous traverserez des villages de pêcheurs et des villes côtières où la vie rurale et colorée ressort sur cette étendue sauvage. Faites attention aux vaches amatrices de bains de soleil, parfois au beau milieu de la route.
  • Allez voir la playa San Rafael et la playa El Quemaito.

Parc de Jaragua
Entre jungle et flamants roses, une sauvage expédition

Au petit matin, le soleil qui se lève accroche aux falaises des transparences poudrées. Je savoure le calme intime et serein que me confère l’aube. Un interlude doux et revigorant. Mon petit-déjeuner avalé, je suis prête pour mon expédition au Parc national de Jaragua. Immanquable dans un road trip en République dominicaine. Mon guide, Efrain, doit passer me prendre sur les coups de 8 heures. Nous sommes en route vers le Parc National de Jaragua. A 70 kilomètres au sud de Barahona, c’est le plus grand parc de la République dominicaine et la première réserve de biosphère de l’UNESCO du pays. Ses 1 295 km² englobent différents écosystèmes : des forêts sèches, des lagunes, des cascades, des îles, des grottes taïnos… 

L’île aux iguanes

Une heure et demi de trajet plus tard, nous voilà à bord d’une lancha (barque traditionnelle à moteur), au cœur de la Lagune Oviedo. Ce lac de couleur verte est le plus grand du pays et est trois fois plus salé que la mer des Caraïbes. La lagune abrite plusieurs cayes où se développent forêts tropicales, cactus, mangroves et zones humides. Après quelques longues mais agréables minutes de traversée, nous débarquons sur l’île aux iguanes rhinocéros et de Ricord. « They are friendly ! Amigos ! », me rassure Efrain. Je rigole comme si ça allait de soi ! … C’est qu’ils ressemblent pas mal à des dinosaures, quand même.

Le sanctuaire des flamants roses

Les flamants roses. Je les aperçois au loin, penchée sur le rebord de la barque et tendant mon bras vers eux ! Je m’exclame et souris pour qu’on aille les voir d’un peu plus près. Notre capitaine navigue dans leur direction et Efrain me passe ses jumelles ! Qu’ils sont beaux ! La prochaine fois, je prends mon zoom ! Mon guide m’explique que la meilleure période pour les voir est novembre. Le lac se transforme alors en une immense nuée de flamants roses !

Monde animal

Mais sinon, il me conseille de visiter le Parc Jaragua en avril. On peut y voir toutes sortes d’animaux, notamment les tortues de mer qui viennent pondre sur les plages, différentes espèces de chauves-souris, de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs ou endémiques de la région, des lamantins des Caraïbes et de nombreux dauphins.

L’union d’un fleuve émeraude et d’une mer turquoise à Los Patos

Sur la route du retour, Efrain m’emmène voir Los Patos. Cet endroit possède une particularité géographique curieuse : un fleuve (un des plus courts du monde) y prend sa source et se jette dans la mer 200 mètres plus loin, créant une piscine naturelle d’une eau verte, puis bleue. Le balnearío de Los Patos est célèbre dans toute la région et est pris d’assaut par les Dominicains pour leur trempette dominicale. Des rangées de tables en plastique et de buvettes font face à la rivière. Je ne vous conseille pas forcément d’y aller, mais le panorama tout au bout, lorsque les deux eaux se rejoignent, est superbe.

Road trip en République dominicaine hors des sentiers battus

Que voir au parc Jaragua ?

  • Laguna Oviedo : la plus grande lagune (verte) du pays, super zone d’observation d’oiseaux comme les hérons royaux et bleus, grandes aigrettes, spatules rosées, bécasseaux et flamants roses. Mais aussi les iguanes ! Îlots, cactus, mangrove.
  • Playa Bahía de Las Águilas : reconnue comme la plus belle plage de la République dominicaine – normalement on y va en combiné avec la Laguna Oviedo, mais en plein couvre-feu imposé pour tenter d’endiguer au mieux la pandémie, il m’était impossible de faire les deux. En savoir plus.
  • Lago Enriquillo : le lac le plus grand et profond au-dessous du niveau de la mer des Caraïbes. Partez en excursion en bateau sur le lac et à Isla Cabritos et vous verrez des crocodiles américains et des flamants roses. En savoir plus.
  • Cabo Rojo : littéralement « Cap Rouge », il doit son nom à la présence de bauxite (une roche) dans la région et aux routes poussiéreuses de couleur rouille sombre. Le cap possède des vues côtières incomparables et des récifs coralliens parmi les mieux conservés de la mer des Caraïbes. Lieu de reproduction des lamantins antillais et un sanctuaire aux jeunes tortues imbriquées. De là, vous pouvez aller à Bahía de Las Águilas. En savoir plus.

El Valle
Entre cabanes et lucioles, une escapade à la Robinson Crusoé

Dormir en écoutant la pluie tropicale

Des bananiers en pagaille, des hibiscus hirsutes et des bambous équilibristes. Un décor éberluesque ! Mon chauffeur me regarde, interloqué. « Est-ce bien là ? » Il m’aide à porter ma valise tandis qu’on s’engouffre dans la réplique de Jumanji. Vous avez dit « la République dominicaine hors des sentiers battus ? » On bifurque, on retourne sur nos pas, on change de direction… Il faut dire qu’après 3h de route depuis Santo Domingo, la fatigue commence à se faire sentir. Entre quelques broussailles, on déchiffre un panneau indiquant « Réception ».

Luxe & jungle

Une pluie tiède se déverse soudain sur la forêt tropicale. En deux secondes, le tambourinement des gouttes sur le feuillage a noyé l’envolée lyrique des oiseaux. Il fait à la fois chaud, moite, humide et frais… Un curieux mélange que seule la jungle est capable d’apporter. El Valle, au nord de la Péninsule de Samaná, m’accueille donc comme il se doit. Je remercie mon chauffeur, salue la propriétaire et pose (enfin) mes valises dans ma chambre.

Je séjourne au El Valle lodge, un eco-friendly lodge. Le cadre est idyllique. C’est simple, j’ai envie de tout ramener chez moi ! Les lanternes, les meubles en bois, les coussins, les tapis, (les chats) … Un Maison du Monde des Caraïbes ! Les propriétaires ont réussi à unir la jungle au luxe, au creux d’un magnifique écrin exotique.

Oisiveté

Bon, après je vais pas vous mentir, j’me suis quand même pas mal ennuyée essayée à la méditation. Il n’y a pas énormément de choses à faire ici – sans voiture -, donc c’était vraiment des journées entre moi et moi. J’adore ma compagnie, qu’on se le dise ; mais je n’arrêtais pas de me dire « mon dieu, mais je loupe des trucs là, à ne rien faire ! ».

Et puis, je me suis souvenue que savoir apprécier les moments suspendus de notre vie, c’était pouvoir déceler toute la beauté de notre quotidien, aussi simple soit-il. C’est important, surtout en ce moment. Certes, c’est plus facile de mettre en place ces préceptes au cœur de la jungle que coincé dans son appart’. Mais si on change nos yeux, pas besoin de changer de lieux.

Immersion dans Jumanji

Bref, du coup, je suis devenue philosophe. Le matin, je prends mon petit-déjeuner face à la nature environnante, sculptée de palmiers et parsemée de vaches sauvages et mugissantes. Je bouquine paresseusement, des petits geckos viennent me dire bonjour. Je prends le temps de ne rien faire. Le bruit des vagues (la plage désertique de El Valle est à 5 minutes à pied) au loin, une mélodie animalière pour fond sonore, je griffonne dans mon calepin… J’ai faim.

Des gouttelettes déforment le calme ruisseau devant moi. L’onde se propage, l’eau vacille. Ici, dès la première goutte, tu ne réfléchis pas : tu cours t’abriter et très vite ! Car à peine auras-tu le temps de lever la tête, de regarder le ciel et de lancer la banalité usuelle : « oh, il pleut ! » que tu finiras douché. Histoire vécue.

Nuits exotiques

Le soir, je m’endors avec quelques lucioles en guise d’étoiles, et le chant des oiseaux habille doucement le silence. La nuit, il fait froid ; je grelotte sous ma montagne de plaids. L’humidité me recouvre de la tête au pied. Les animaux sont en mode folie, ça crie, ça gigote, ça hurle – dans tous les sens ! Je me demande s’il y a des jaguars, ici. 3h du matin. Je me rendors jusqu’au petit matin.

L’aube fait apparaître la rosée sur les brins d’herbe et me berce sous un chapiteau de soleil. La nature redevient paisible, ses volubiles habitants se font alors plus discrets… Seuls quelques volatiles jouent de leurs vocalises exotiques. Un dernier petit-déjeuner et il sera temps pour moi de m’envoler vers d’autres cieux. En route pour Las Galeras !

Ma cabane perdue dans la jungle tropicale et fleurie
La Réception, espace commun où je prends mon petit-déjeuner et mon dîner. Avec vue sur la jungle et les vaches !
Ma chambre entièrement ouverte sur la forêt tropicale

Road trip en République dominicaine hors des sentiers battus

La décoration de la Réception me donne envie d’aller shopper sur Maison du Monde !

Comment s’habiller dans la jungle ?

  • On s’habille d’anti-moustique. Et on ne lésine pas ! A savoir, les moustiques, ces enfo*rés culicidés, piquent à travers les vêtements, alors on asperge aussi les tissus.
  • On privilégie les tenues couvrantes en fin de journée (l’heure de l’apéro pour eux), manches longues (chemise, blouse fine) et pantalon en toile. Si possible de couleur claire pour pouvoir les éclater voir facilement.
  • Un gilet car le matin et le soir l’air se fait frisquet.
  • Quand il pleut : il fait chaud, oui, mais pas que ! Avec l’humidité ambiante, il fait vraiment frais. Alors, on se couvre ! Ex : un legging de yoga (fin), un body thermique manches longues (pratique car il garde la chaleur du corps mais ne chauffe pas outre mesure. Idéal pour ce temps), une chemise fine avec manches longues ou un gilet pour les plus frileux.
  • Quand il fait beau en journée : un short, t-shirt, une chemise fine avec manches longues (quand le vent se lève il peut faire frais et humide), tongs ou chaussures fermées si randonnée.
  • A ne pas oublier : anti-moustique (je préfère me répéter), casquette, lunettes de soleil, gourde filtrante et crème solaire.

Dormir dans un sublime écolodge tropical

El Valle Lodge est construit avec des matériaux locaux (le plus possible), a mis en place une permaculture, une pisciculture, trie, recycle, cultive des légumes (ou travaille avec la communauté), fournit des produits bio, s’engage à n’utiliser aucun plastique à usage unique, les draps et serviettes ne doivent pas être lavés quotidiennement (mais le lit est refait chaque jour, au carré, et ça fait du bien d’avoir un lit nickel !), produits de nettoyage éco-friendly,90 % de leur approvisionnement énergétique provient d’une société hydroélectrique locale, les employés doivent être originaires du pays.

Combien de nuits dormir à El Valle Lodge ?

De mon point de vue, je conseillerais deux nuitées. Voire qu’une seule, histoire de vous faire un petit kif : « J’irai dormir dans la jungle – dans un lit baldaquin. » J’y ai passé trois nuits et c’est beaucoup trop. Déjà, parce que ce n’est pas donné et puis il n’y a pas trois cent mille choses à faire ici. Prix : à partir de 150 $ la nuit. Petit-déjeuner inclus. Dîner : 25 $. En savoir plus.

Que faire aux alentours de El Valle ?

  • Aller à la plage El Valle (je m’y suis risquée, mais elle m’a parue un poil trop abandonnée pour m’y prélasser toute seule.)
  • Bronzer à la plage Ermitano, depuis la playa El Valle, empruntez un petit bateau (25 minutes de traversée, très belle). Sur place : eau translucide, turquoise, plage de sable blanc, palmier et noix de coco. J’y serais bien allée, mais je n’ai pas eu super beau temps, et en plus, je n’avais plus un rond. Vous pouvez également prolonger avec la playa Onda, une autre belle plage sauvage, à seulement 15 minutes en bateau.
  • Randonnée jusqu’à la Cascade Lulu.
  • Faire de la tyrolienne au-dessus de la nature luxuriante et tropicale d’El Valle.

Las Galeras
Entre mer et palmiers, l’éloge de la carte postale

Il est 9h30, le soleil brille chaudement dans son ciel cobalt. Je viens d’arriver à Las Galeras, un village de pêcheurs situé à la pointe nord-est de la péninsule de Samaná. C’est ici que je passerai mes derniers instants, à l’azur des plages. Une superbe journée m’attend : l’exploration des 7 plages secrètes de Las Galeras. En rando, je suis accompagnée de Pauline et Maxime (qui doivent être au Mexique à l’heure où je vous parle. Coucou les amis !), de Frédérique et Gérard (un jeune couple de retraités), d’Olympia (du blog olympiaonboard) et d’Alberto, notre super guide.

Nous suivons un sentier côtier offert aux embruns atlantiques et où la vue laisse sans voix. Un camaïeu de bleu s’étire jusqu’au ciel, l’eau nous régale de sa température ambiante, le poulet grillé sur la plage, aussi et les noix de coco sont sirotées sur une balançoire bien trop photogénique… Nous rentrons à bord d’une lancha. Les vagues, le vent dans mes cheveux, ma peau salée, je ferme les yeux. C’est donc ça le bonheur ?

PS : Un bonjour au super couple de Suisses avec qui j’ai refait le monde à La Isleta durant le couvre-feu ! Si vous me lisez… J’espère que votre voyage se passe bien, où que vous soyez dans le monde ! A bientôt.

Baleine en vue !

Le lendemain matin, je pars voguer aux côtés des baleines à bosse, avec Pauline, Maxime et Elsa (une voyageuse solo, qui doit être à Dallas maintenant, aux USA. Hellooo !). Il n’y a que nous à bord de la lancha (avec un guetteur et un capitaine). Une chance ! On discute, jetant des coups d’œil appuyés en direction de la mer. On scrute l’horizon pour y déceler le geyser iodé d’une baleine… Autour de nous, le turquoise de l’eau a laissé place à un bleu Magellan profond. Je n’arrête pas de m’exclamer quant à sa beauté : « Nan mais regardez-moi ça ! On dirait de la peinture ! Et sans les lunettes, c’est encore plus fou ! »

Vague turquoise

La lancha navigue tranquillement, quand tout à coup, le guetteur crie « ¡ballena, ballena ! » au capitaine. Ni une ni deux, ce dernier accélère comme si sa vie en dépendait. On fonce ! Plus personne ne parle. On écarquille les yeux et regarde de tous les côtés. Mon cœur bat la chamade ! On a absolument rien repéré, nous, mais, bon sang les gars, on est en mode explorateur ! L’adrénaline, je vous dis pas ! On se regarde tous les quatre, et explose de rire. Même si on ne voit pas les baleines, cette sensation est grisante. On se dit qu’ils doivent faire exprès de crier « Baleine en vue ! » pour nous faire des petits kiffes.

Baleine sous gravillon

Et puis soudain… On la voit. Elle est là. Majestueuse. Je reste ébahie plusieurs secondes à la contempler nager ; elle plonge et se laisse admirer. Des milliers de frissons me parcourent. Je ne saurais vous décrire l’émotion que j’ai à ce moment-là. Une baleine fend l’eau, à quelques mètres de moi. Je répète, il y a un animal marin, de 14 mètres de long, là, juste à côté de moi ! C’est in-cro-yable. Nous reprenons notre balade aquatique, accompagnés par de drôles d’énergumènes ! Des poissons-volants ! C’est inouï ! J’ai d’abord cru à des oiseaux, mais nos marins nous expliquent qu’il s’agit bien là de pez.

Vous avez dit « la belle vie » ? road trip en République dominicaine

D’ailleurs, il va bientôt être midi, nos ventres gargouillent. Direction la playa Frontón ! Au menu : pescado grillé. ¡Buen provecho ! Nous avons pratiquement la plage pour nous, les touristes se faisant rares ces derniers temps. Nous en profitons pour parfaire notre brasse et prendre un bain de soleil. L’eau est verte, translucide, douce. En fin d’après-midi, nous faisons escale à playa Madama.

Et les étoiles filent…

Une merveilleuse journée sous les paillotes dorées. Le soir venu, – en catimini (pour cause de couvre-feu) – on se rassemble pour prendre un dernier verre (ou plusieurs…), face à la mer. Le murmure des vagues, ma pina colada, mon regard se perd au loin, entre les cocotiers et les rires échangés. Elle est pas belle, la vie ? La lumière du soir me berce, les myriades d’étoiles font leurs bagages ; il est temps pour moi d’aller visiter un autre fuseau horaire. Je rentre ! Hasta luego…

Olympia à bord !

Quand voir les baleines à bosse dans la baie de Samaná ?

Si vous avez la chance de voyager en République dominicaine de la mi-janvier à la fin mars, vous verrez 1 500 baleines à bosse venir s’accoupler, mettre bas et nager dans les eaux chaudes de la baie de Samaná. Véritable sanctuaire marin, la baie, bien protégée et aux eaux profondes, comprend de petites cayes de mangrove, des herbes marines et des coraux, fournissant ainsi des nutriments aux tortues, lamantins et aux baleines à bosse de passage.

Plusieurs départs possibles

  • Au port de Samaná, avec Flora Tour par exemple. Prix : 80 $ (déjeuner inclus – équipe francophone). Vous naviguez au cœur de la baie de Samaná.
  • La plage de Las Galeras (comme moi). Prix : 2600 pesos (environ 37 € + 550 pesos, soit 8 €, le copieux déjeuner sur la plage). Réservé avec Olympia. Vous naviguez à l’entrée de la baie de Samaná. Pour des bons plans hébergements, activités (selon votre budget), etc. Je vous conseille de faire appel à Olympia ! N’hésitez pas à la contacter de ma part.

Comment aller en République dominicaine ? Voyager en République dominicaine

Pour voyager en République dominicaine, la compagnie aérienne Air Caraïbes assure la liaison Paris Orly – Punta Cana. Comptez environ 9h de trajet en vol direct. Ils proposent des billets d’avion 100 % modifiables et remboursables. La compagnie inclut gratuitement une assistance Covid. Où atterrir ? Selon la compagnie choisie et votre itinéraire, vous pourrez atterrir aux quatre coins du pays : à l’aéroport de Punta Cana (est), à La Romana (sud-est), à Saint-Domingue (sud), à Puerto Plata (nord-ouest) et à Samana (nord-est). Ensuite vous pouvez louer une voiture ou faire appel à un chauffeur privé pour votre séjour ou road trip en République dominicaine.

La République dominicaine hors des sentiers battus :

  • Farniente et plage / baleines : la péninsule de Samana
  • Nature hors des sentiers battus : le parc naturel de Jaragua
  • Culture : Santo Domingo (maisons colorées, musée du rhum), Puerto Plata (maisons en bois victoriennes)
  • Sport : Rando et ascension du Pico Duarte (3 087 m)
  • Dépaysement : Los Haitises (semblable à la baie d’Halong, au Vietnam)
  • Envie d’une station balnéaire comme Punta Cana sans les gens : Punta Rucia
  • Ile paradisiaque : Isla Saona (touristique), ilsa Catalina (un peu plus préservée)
  • Cigares : Santiago

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10 commentaires

  1. Bonjour,

    Je tombe sur votre article et j’en suis ravie ! Vos photos sont magnifiques déjà et votre texte aussi. Je pars en mars en République Dominicaine et c’est exactement l itinéraire que je voulais faire ! Je suis une femme seule et je me demande si je peux conduire seule une voiture la bas ? Est ce que c’est ce que vous avez fait pendant votre voyage ? 

    Bonne continuation à vous 🙂

    1. Bonjour, merci beaucoup pour votre gentil message 🙂 Heureuse de voir que mon article est utile dans l’organisation de votre voyage prochain !
      Vous pouvez conduire seule, là-bas. Quand j’y suis allée, il y avait des « check point » à quelques tronçons de route (police), mais c’était pour vérifier qui était passager dans la voiture (en lien avec Haïti). Pour info, j’ai fait les trajets en taxi privé et ça m’avait coûté un rein. Je conseille la location. Évitez de conduire seule la nuit, par contre. Je vous souhaite un très chouette périple en rep dom 😀

  2. Bonjour ! Merci pour cet article très bien écrit qui fait rêver ! Pourriez vous me redonner le numéro ou le mail d’Olympia pour voir les baleines ? Merci beaucoup

  3. Bonjour,
    Nous comptons partir début Aout à Punta Cana et nous voulions savoir l’enveloppe que vous vous étiez fixée sur place (hébergement, sorties, restauration) ?

  4. Que ça fait plaisir de replonger dans nos aventures et de lire la suite de ton périple dominicain !
    Ps : tes photos sont juste superbes.

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