Matheysine : montagnes étoilées et passerelles himalayennes

14ᵉ étape de mon remake Mange, Prie, Aime – Visiter la Matheysine.

L’ascension glacée

La toile mauve de l’aube se détache à peine des sapins et des cols enneigés. Je respire l’air froid des montagnes, mes yeux s’humidifient. Je les ferme doucement, laissant couler quelques perles iodées sur mes joues rosées. 

À 4h du matin, la nuit m’étreint encore paisiblement. Silencieuse. Je descends, les paupières encore collées de rêves, rejoindre le petit groupe d’intrépides qui attend dehors, mi-excité, mi-frigorifié. Le mont Gargas se dresse devant nous, imposant et mystérieux, comme une promesse d’aventure. Je me tiens prête pour l’ascension. Le ciel est parsemé d’étoiles, et le froid piquant de l’air nocturne chatouille ma peau. J’ai accepté de participer à cette montée, dirons-nous… un peu particulière. Le récap’ : sortir du lit bien chaud en pleine nuit, suffoquer et chercher mon souffle derrière chaque buisson, congestionner des cuisses et, enfin, saluer les dieux endormis (eux.) au lever du soleil. Sublime.

La Matheysine, une terre d’aventures

La Matheysine est un coin d’Isère (France) que l’on ne traverse pas par hasard. C’est un lieu qui se mérite, niché entre lacs miroitants et montagnes verdoyantes, où chaque sentier semble murmurer les échos d’un défi personnel, d’encouragements hurlés, et d’esprits torturés. L’on vient pour se dépasser, balayer son passé, réinventer un chaos intime, bouleverser sa vérité. Trouver son nord intérieur.

Sommaire Visiter la Matheysine

Destination Isère

Au cœur des Alpes françaises, s’enorgueillit un véritable trésor pour les fous du mollet. Bordée par les massifs du Taillefer et du Dévoluy, la Matheysine est une région encore préservée, où l’on peut s’immerger dans une nature sauvage et apaisante. Les lacs de Laffrey, notamment, sont incontournables. Entre collines et forêts, il y prospère de nombreux départs de randonnées, dont l’ascension du Mont Gargas (2 208 mètres). Un sommet avec une vue panoramique exceptionnelle sur les montagnes environnantes : le plateau matheysin et, par temps clair, le mont Blanc. Au-delà de ses paysages, la Matheysine est riche d’histoire et de traditions. En effet, la région est marquée par une activité minière ancienne où s’égrènent des villages authentiques. En bref, un cadre idéal pour une échappée loin du tumulte urbain.

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Sur les rives de La Salette

Que faire en Matheysine ?

Blotti au cœur des montagnes imposantes de l’Isère, le sanctuaire de La Salette semble suspendu entre ciel et terre, à 1 800 mètres d’altitude. Perdu dans cette immensité sauvage, il émerge comme un refuge de sérénité et de recueillement. Ses bâtiments, chargés de grandeur spirituelle, se fondent dans le paysage, dominé par les pics rocheux qui veillent silencieusement. Ici, tout paraît plus grand, plus intense – le silence des montagnes, la fraîcheur de l’air. La Salette, lieu de pèlerinage et de contemplation, invite ceux qui s’y aventurent à se reconnecter à une dimension plus vaste, aussi bien évanescente que naturelle.

Visiter l’Isère en Matheysine

Visiter la Matheysine avec la salette

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Un Grand Hôtel à la Wes Anderson

Montée au sommet du mont Gargas

Cela doit bien faire 10 minutes que je suis partie gravir le mont Gargas. Notre but ? Atteindre la Croix de Rougny pour voir le soleil se lever. J’interroge mon guide : « Oh, oui, ne t’inquiète pas Laurine, je le fais toutes les semaines, en courant. C’est une montée facile… avec quelques moment où ça tabasse fort. » Ah. Bien, bien, bien. Mes muscles dégourdis, les premières respirations sont saccadées, mon souffle se voit dans la lumière de ma lampe frontale. J’avance contre le sommeil et la fatigue. Mais peu à peu, le rythme de la marche s’installe, mon corps s’éveille au fil de la montée. J’avance dans la pénombre. Autour de moi, le silence est total, à peine troublé par le souffle du vent entre les sapins et le bruissement des feuilles. Tout le monde se tait ; et, parfois, l’on s’arrête, contemplatifs (parce qu’on reprend notre souffle.).

Mes muscles se contractent sous l’effort, chaque obliquité me demandant une concentration accrue. Les pensées défilent dans mon esprit. Je réfléchis à ma vie, et puis, je me dis que c’est l’occasion : qu’ai-je envie de laisser en bas et de trouver en chemin ? L’ascension devient une quête personnelle. La fatigue se mêle à l’excitation, me faisant comprendre combien l’effort est nécessaire pour atteindre de nouveaux sommets, tant physiques que mentaux.

Le goût de l’effort, et du pin

À chaque virage du sentier, les sensations se transforment. Le froid mordant se change peu à peu en chaleur ; la sueur coule sur mon front. Je la sens salée sur mes lèvres. Le ciel commence à se teinter de nuances de bleu sombre, annonçant la fin de la nuit. Le vent léger porte avec lui une odeur de terre humide et de résine. Mes jambes me portent, elles brûlent. Mon souffle suit, mon cœur aussi. Le combat intérieur est un dialogue constant entre l’esprit et le corps. Je fixe l’objectif : le sommet. Le Gargas se dresse quelque part, invisible, mais omniprésent. Une petite voix intérieure me pousse : « Continue, tu y es presque. »

Je m’élève

Les premiers rayons du soleil, doux, pastels, effleurent les crêtes des nuages, illuminant le paysage d’une lumière rose, merveilleuse – réconfortante. Le sommet se rapproche. Je ne pense plus qu’à cette ligne d’horizon qui m’attend là-haut. Je me sens vivante, ancrée dans l’instant, comme si le monde s’était réduit à ce sentier, à cette ascension.

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Lorsque j’atteins finalement le sommet, une explosion de joie envahit mon être. Les rires, les cris de victoire, les félicitations échangées avec mes camarades grimpeurs, tout cela se mélange en une symbiose béate. Je me sens légère, presque flotter dans les airs (ou alors, je suis en manque d’oxygène et j’ai des petits vertiges – mais des vertiges de bonheur). Le panorama qui se dévoile est époustouflant : un océan de montagnes baigne dans une lumière dorée. La vue est si vaste, si infinie, que je me sens à la fois minuscule et immensément grande.

La beauté du moment est écrasante.

Puis, soudain, le soleil perce. Un éclat inonde les cimes. Tout s’efface, la fatigue, les doutes. Mon cœur se gonfle de fierté. J’ai la sensation d’avoir accompli quelque chose de grand. Je suis, à ce moment précis, connectée à la nature et à moi-même. Le reste de la bande se prépare : une messe va s’officier au plus près des dieux, là, au sommet du mont Gargas, tout près de la Croix de Rougny. Je ne vais pas communier avec eux, mais j’en profite pour capturer ce moment, très beau.

Vagues d’espoir

Je dois avouer que je n’ai jamais été une grande amoureuse des montagnes ; j’ai toujours préféré les courbes apaisantes de la mer aux pointes acérées des sommets. Mais cette montée m’a offert une leçon précieuse. Elle m’a montré que le dépassement de soi est un chemin vers la découverte personnelle. La montagne, ce territoire rude et austère, semé d’embûches, m’a aidée à comprendre que nos limites sont souvent plus flexibles que nous le croyons.

Rencontre avec soi-même

Elle forge le caractère, l’estime de soi. Elle nous rappelle que nous sommes vivants, que chaque effort, chaque difficulté est un pas vers la meilleure version de nous-même. S’accomplir. J’ai compris que, même si nous montons seul, être bien accompagné durant la montée vers le sommet, c’est important. Le mont Gargas m’a offert une perspective nouvelle, où la solitude de l’effort se mêle à la force des liens, et où chaque excursion devient une invitation à grandir, entouré de ceux qui partagent notre chemin. Dans l’ascension comme dans la vie, c’est ensemble que l’on avance le plus loin.

Toucher les étoiles, se sentir pousser des ailes
s’en sertir de souvenirs
se détacher du sol, en plein vol

Visiter la Matheysine

Visiter la Matheysine

Visiter la Matheysine, que faire près de Grenoble ?

Grenoble que faire alentour montagne. Visiter la Matheysine

Informations pratiques | Randonnée au Mont Gargas 
  • Itinéraire : Au départ du grand parking du Sanctuaire de Notre-Dame de La Salette, emprunter le sentier qui se déploie en de nombreux lacets derrière le cimetière jusqu’au Col de l’Eterpat. De là, suivre la ligne de crête pour atteindre le sommet du Gargas qui culmine à 2208 m. Retour par le même itinéraire.
  • Durée journalière : 2h15 m
    Distance : 4,7 km
    Dénivellation positive : 400 m
    Type d’itinéraire : aller / retour
    Passages délicats : vertiges notamment aux abords des crêtes. Attention par temps de brouillard, de pluie et de neige.
  • Télécharger le Topo – le sommet du Gargas.

Le Petit Train de la Mure

Lorsque l’on visite la Matheysine, le Petit Train de la Mure offre une escapade inoubliable à travers les paysages alpins de l’Isère, entre le Vercors et le parc des Écrins. Surnomée « le plus belle ligne des Alpes », elle est la première à alimenter le train touristique par électricité.

Arrivé en gare, il flotte dans l’air, quelques grains de poussière d’orage. Il fait lourd, les fenêtres grandes ouvertes, je plonge dans l’atmosphère d’autrefois grâce aux wagons d’époque magnifiquement restaurés. Le coup de sifflet donne le top départ. Le train entame son ascension pittoresque, dévoilant, à chaque virage, des vues panoramiques saisissantes. Montagnes majestueuses et lacs étincelants ponctuent le décor.

Le tchou-tchou des rêves

Le vombrissement doux et régulier du train me berce. Petit à petit, je ferme les yeux et me laisse porter. Les « Oooh » et les « Wouah » que lancent à la volée les passagers me réveillent au bon moment ! Et puis, l’arrêt au barrage de Monteynard, arrive enfin. Une œuvre d’ingénierie impressionnante qui domine le lac turquoise en contrebas. Cette structure massive, essentielle à la gestion des eaux et à la production d’électricité, offre une vue digne du film Avatar. J’en profite pour me balader un peu sur les rives de l’ancien chemin de fer et me pause ensuite au café d’altitude. Une glace à la framboise et des dragibus plus tard, je remonte à bord.

Lors du retour, une halte à la Mine Image permet de plonger dans l’histoire minière de la région. Ce musée vivant, autrefois une mine de charbon en activité, propose aux visiteurs de découvrir les dures conditions de travail des mineurs grâce à des machines d’époque, des galeries reconstituées, et des expositions interactives. Le contraste entre l’histoire industrielle du lieu et la beauté naturelle des environs donne une profondeur unique à ce voyage. Chaque arrêt du Train de la Mure devient ainsi une invitation à explorer non seulement les paysages à couper le souffle, mais aussi l’histoire fascinante qui les habite.

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Que faire que voir en matheysine à 1h de grenoble

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Informations pratiques | Le Petit Train de la Mure 
  • Où : Départ à côté de l’Office de Tourisme de la Mure, en gare.
  • Tarif : 25 €. Avec le musée de la Mine Image : 30 €. Acheter les billets en ligne.

Les Passerelles Himalayennes

La randonnée des passerelles himalayennes de Mayres-Savel est une expérience qui m’a profondément marquée. Dès les premiers instants, je suis émerveillée par un panorama à couper le souffle : les vallées luxuriantes et les crêtes escarpées s’étendent à perte de vue, formant un spectacle naturel grandiose. Le sentier serpente à travers des forêts denses et des prairies alpines, et chaque pas dévoile une nouvelle facette de ce décor majestueux. Le point culminant de la randonnée est la traversée des passerelles himalayennes. Suspendues au-dessus de profondes gorges, ces structures en acier, à la fois audacieuses et élégantes, oscillent légèrement sous mes pieds. En regardant en bas, le cœur battant, je vois l’eau calme en contrebas, tandis que les parois rocheuses imposantes défilent, témoins silencieux de la force brute de la nature.

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Visiter Matheysine

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Visite à faire nature matheysine

Quoi faire comme visis en Matheysine Isère

Informations pratiques | Les Passerelles Himalayennes 
  • La nature doit être protégée. Les circuits ne sont pas des poubelles publiques. Et le parking sauvage n’est pas autorisé (en plus d’être dangereux). Visitez la Matheysine de manière responsable. ♡
  • Important : pensez à prendre suffisamment d’eau, une bonne paire de basket, lunettes de soleil, casquette et de quoi manger, avec vous.
  • Voir tous les circuits de randonnée.
  • Alerte visiteurs : les week-ends de juin, juillet et août, cette randonnée est très fréquentée ce qui ne permet pas d’apprécier pleinement cette extraordinaire expérience. Privilégiez les ailes de saison pour faire cette boucle.

À faire aussi en Matheysine

Un vol en Parapente

J’avais prévu une aventure inédite avec Laurent de Matheysine Parapente, prête à m’envoler au-dessus des paysages grandioses de la Matheysine. Mais ce jour-là, la météo en a décidé autrement. Un vent trop fort balayait les crêtes, rendant le vol imprudent. Comme si cela ne suffisait pas, un autre phénomène naturel s’était invité : le sable venu du Sahara. Ce voile ocre obstruait le ciel, donnant à l’atmosphère une teinte presque irréelle. Malgré la déception de ne pouvoir prendre mon envol, j’ai vécu un joli moment, contemplant ce ciel étrange et vibrant, entourée de champs de vaches.

Visiter la Matheysine

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Une balade sonore

Fanny Jacquet propose une balade sonore immersive au cœur du Valjouffrey, une expérience unique qui allie nature et créativité. Équipée d’un casque audio, je me laisse guider par des récits, des sons d’ambiance et des témoignages locaux qui enrichissent ma découverte de ce paysage alpin préservé. Chaque pas me plonge un peu plus dans l’histoire et l’âme du lieu, tandis que les bruits de la nature se mêlent harmonieusement aux voix et aux anecdotes racontées. En effet, cette balade poétique et sensorielle invite à redécouvrir le Valjouffrey sous un angle original et captivant.

Visiter la Matheysine

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Informations pratiques | Office de Tourisme de la Matheysine 

Où dormir en Matheysine 

  • Le Sanctuaire La Salette : Bien plus qu’un simple lieu de pèlerinage, il propose également des hébergements pour ceux qui cherchent à se ressourcer dans un cadre spirituel grandiose et paisible. Certes, les chambres sont simples, mais on y dort sereinement, prêt pour partir en randonnées ou en méditation !
  • L’Oriel du Senepy :Un charme authentique dans un cadre montagnard. Le chalet en bois de La Genotte est confortable et offre une vue imprenable sur les paysages environnants. L’accueil de Nicolas est très convivial et se montre attentionné. Une expérience reposante et hors du temps.

Où manger en Matheysine

  • La Brasserie Matheysine : Un lieu convivial où l’on peut découvrir de savoureuses bières artisanales de la région. Cuisine simple sur place (planches, et cie).
  • Logis Hôtel de la Poste : Un restaurant qui met en avant les spécialités locales. Les plats faits maison sont un véritable régal, parfait pour reprendre des forces avant de repartir à l’aventure !
  • L’Auberge des Champs : Un endroit décontracté pour passer une soirée agréable, avec pizzas à volonté. L’ambiance est conviviale, idéale pour se détendre après une journée d’activités.
  • La Pergola : Un charmant restaurant avec une cuisine raffinée avec vue sur le lac et les monts alentour. C’est l’endroit idéal pour un repas délicieux après la randonnée des passerelles.
  • Prendre un verre au Camping des Faures : Un cadre décontracté pour partager un verre dans une ambiance amicale et relaxante.
  • Où acheter ses bouteilles pour l’apéro ? À la distillerie Salettina, où l’on découvre des liqueurs artisanales aux saveurs authentiques. Que ce soit pour déguster une chartreuse locale ou une liqueur de génépi, chaque bouteille est un hommage aux traditions montagnardes. Leur savoir-faire se ressent dans chaque gorgée, et c’est l’endroit parfait pour ramener un souvenir gustatif de la Matheysine.

Merci à l’Office de Tourisme de la Matheysine et au Sanctuaire. Mention spéciale à Mathieu pour son accompagnement VIP et à Pierre, le manager de La Salette, pour le super moment passé au mont Gargas. Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.

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