Cet été, je vous emmène dans ma région, la Loire-Atlantique. 7 h 12, le train quitte la gare de Paris-Montparnasse pour les rivages sauvages de Pornichet, une ville avant la Baule. J’adore y revenir. À peine le pied posé sur le quai que l’air des vacances empli mes narines. Un délicieux mélange d’embruns iodés et d’une douceur de vivre propre aux petites villes en bord de mer. Accompagnée par le cri des mouettes, je (re)découvre avec plaisir les magnifiques spots du littoral Atlantique. Vous me suivez ? Si vous cherchez une balade en bord de mer en Loire-atlantique, vous êtes au bon endroit. Dans cet article, je vous présente des balades secrètes à faire sur la côte.
LE VILLAGE FLEURI DE PIRIAC
Piriac, c’est un petit bijou. Mon coup de cœur intemporel. Un village paisible où la houle marine s’abat en contrebas des falaises. Que le vent enlace mes cheveux ou le soleil embrasse ma peau, j’aime faire le tour de Piriac. Ici, il y a tout pour ravir votre ronde. Des nuages d’hortensias, des maisonnettes en granit, des bouquets de bateau, un gros chat roux et des gaufres au sucre. Et la mer ! Piriac, c’est le village breton de la Loire-Atlantique. So breizh ! (Comme personne ne dit, sauf les Offices de Tourisme de Loire-Atlantique !).
Inspirations littéraires
Si Piriac-sur-Mer a conservé le charme suranné d’un village de pêcheurs, il n’a plus rien d’un hameau « perdu, aux rues barrées de fumier, étranglées entre des masures noires ». Nous sommes en 1876 et Émile Zola est en pleine écriture de L’Assommoir. Pour s’évader, il prend alors deux mois de vacances à Piriac-sur-Mer. Il loge au 2ème étage d’une maison, face au port (qui fait maintenant office d’une boutique. CF Photo avec la koï). Le charmant village de pêcheurs lui plaît tellement qu’il décide d’écrire une nouvelle, Les Coquillages de M. Chabre. Les bains de mer, la pêche au crabe et les restaurants du port le régalent !
Que faire et que voir à Piriac-sur-Mer ?
- Aller à la plage (mes préférées : Pors-Er-Ster, mon conseil : allez-y en fin de journée pour un apéro face au soleil ou Lérat : plus grande, magnifique vue lorsque le soleil vient embrasser l’océan…).
- Louer des vélos (quelques idées de sentiers de balades à vélo à faire dans le coin, et ici pour relier Piriac à Guérande.).
- Prendre un bateau pour visiter la magnifique et inconnue petite île Dumet. Une halte singulière sur une île protégée et privée ! Vous arriverez à la jolie plage de Port Manes, à vous ensuite les sentiers secrets. (Attention, ne marchez pas sur la flore fragile de l’île, restez bien sur les chemins.).
- Se promener, à pied, à la Pointe du Castelli. Vous emprunterez quelques portions du Sentier des Douaniers.
- Flâner dans la petite Cité de Caractère de Piriac : aller au port, manger une glace, une gaufre, une crêpe ou des moules-frites au resto, s’offrir un livre d’occasion (ou neuf), faire du shopping (une marinière ? Oui, on en a jamais assez), etc.
- A retrouver : rue Castel Rado, un dauphin sculpté, sur une maison noble de 1626, rappelle la pratique de la chasse de ce cétacé ; près de l’église et du port, la maison d’Émile Zola ; près de la rue du Port, la « Dent de Madame » faisant allusion à la légende du « Tombeau d’Almanzor« .
LA POINTE LUNAIRE DE PEN-BRON
Balade au Croisic ; au loin un arc-en-ciel s’étire dans le ciel. Il vient de pleuvoir et, doucement, la terre s’essore. En face de nous, une île apparaît. Pen-Bron. Peu de gens viennent jusque là-bas. Et pourtant, un océan de merveilles naturelles les attend. Partons donc pour cette presqu’île où le sable scintille de petites étoiles et où l’herbe se pare d’algues marines.
Intérêt écologique de Pen-Bron
La Presqu’île de Pen-Bron est composée de 3 milieux distinctifs :
- La dune grise littorale. Elle abrite une merveilleuse flore, une myriade de plantes patrimoniales sont strictement liées à cet habitat. A découvrir : le gaillet des sables (inscrit au livre rouge national des espèces menacées), le saule des dunes (inscrit à l’annexe 1 de la Liste rouge du Massif armoricain), l’œillet des dunes (protégé au niveau national) ou encore l’asperge prostrée (rare et interdite à la cueillette par arrêté préfectoral).
- La pinède qui, elle, accueille le scirpe jonc (en danger critique de disparition et uniquement connu, en Loire-Atlantique, au niveau de Pen-Bron), la rose pimprenelle (classée vulnérable sur la liste rouge de Loire-Atlantique) ou le crépis bulbeux (quasi menacé).
- Les prairies. Une des plus belles de Loire-Atlantique, à mon humble avis.
Pen-Bron est classé en Zone de Protection Spéciale pour les oiseaux. Il abrite 45 espèces d’intérêt communautaire, dont 10 qui s’y reproduisent. Vous pourrez apercevoir : sternes, plongeons, grèbes, mouettes mélanocéphales, sternes caugek, aigrette garzette, héron cendré, spatule blanche et plein d’autres ! À vos jumelles !
LES MARAIS SALANTS DU MES
Oui, ce n’est pas une balade en bord de mer, mais ça vaut le détour ! Après la plage, donc – au hasard de la route, on s’arrête au Bassin du Mès. Ici, le ciel se couvre et se découvre à l’infini ; il s’habille de confettis blancs qui, au gré de notre promenade, virevoltent dans le gris du vent. Bleu incandescent, émeraude, violine, terrien… L’eau vacille, et reflète le monde infini du microcosme marin, comme si les étoiles s’apprêtaient à émerger de l’eau. Devant nous se dresse un tapis d’herbe jaune, moelleuse et généreuse. Un goût de savane qui semble prendre feu dans le soleil couchant et où les oiseaux trouvent refuge… Se nourrissent-ils de lumière ?
De l’or blanc préservé
Le Bassin du Mès regroupe une vingtaine de paludiers sur 400 hectares. Le sel récolté porte la célèbre appellation « Sel de Guérande ». Le Bassin appartient au réseau européen Natura 2000, qui regroupe les sites les plus riches en biodiversité, à travers l’Europe. Pour découvrir tous les secrets des paludiers, suivez le guide !
Découvrir les marais salants à chaque saison
- En hiver, les salines sont noyées afin d’être protégées contre les intempéries. Les vasières (œillets), chenaux et talus sont entretenus.
- Au printemps, les salines se vident et commencent à être nettoyées.
- L’été, c’est la période de récolte du gros sel et de la « Fleur de Sel ».
- À l’automne, le paludier roule son sel, la saline est rangée, et le paludier ralentit son activité. Autant de rythmes et de variations de couleurs qui vous invitent à la découverte de ce magnifique écosystème !
Mon conseil : baladez-vous dans les marais salants, au petit matin et pique-niquez ensuite à la mer, juste à côté !
LE SENTIER IODÉ DE PEN-BÉ
La pointe de Pen-Bé est une cavalcade de balades contemplatives ! Se succèdent criques sauvages, passages ensablés, végétation iodée et quelques biquettes, curieuses et friandes de buissons épineux. On se promène facilement sur ce sentier et pour une expédition à la plage, on n’hésite pas à se rendre (en voiture) aux vertigineuses falaises de Pen-Bé. Lorsque le vent souffle et que les chatons dansent, on sait, à ce moment précis, pourquoi on aime si fort la mer.
Bonus : les Falaises de Pen-Bé
Cette balade en bord de mer vous emmène le long de la côte de Loire-atlantique, offrant des vues spectaculaires sur l’océan. À voir !
Intérêt écologique de Pen-Bé
Le site des landes de Pen-Bé est situé sur une pointe séparant la baie de Pont-Mahé et le Traict de Pen-Bé (estuaire du Mès) au sein d’un ensemble écologique majeur. Il y a, tenez-vous bien, 12 grands types de milieux – inventoriés par le Conservatoire Botanique National de Brest, en 2010 – dont 5 qui constituent des habitats remarquables à l’échelle européenne, relevant de la « Directive Habitats ». On peut être fier de nos belles régions françaises !
A Pen-Bé, il y a une flore et une faune spécifiques :
- Flore : 5 taxons (familles d’organismes vivants) végétaux d’intérêt patrimonial : le mouron nain, la chlore perfoliée, le buplèvre menu, le dactyle océanique, la serratule de Gallice, ainsi qu’une espèce exceptionnelle présente jusqu’à la fin des années 1990 : la carotte de Gadeceau.
- Faune : une seule espèce de l’annexe I de la « Directive Oiseaux » a été recensée sur le site : la fauvette pitchou, mais on y rencontre également le pipit farlouse et plusieurs couples de tadornes de Belon. Vous pourrez aussi rencontrer des grenouilles rieuses ou des rainettes vertes, mais également des couleuvres à collier et des lézards verts. Ouvrez l’œil !
Que faire à Pen-Bé ?
Pour une autre balade en Loire-Atlantique, on part du côté de Le Traict de Pen-Bé, bien sûr ! Vous serez séduit par ce circuit qui, à lui seul, offre un florilège des paysages à découvrir en Presqu’île de la Loire-Atlantique. 5 h 34 – niveau moyen – 23,2 km – circuit en boucle.
- La Baie de Pont-Mahé
- Le Traict et la Pointe de Pen-Bé
- Les Marais Salants d’Assérac
INSOLITE : LE SERPENT DE SAINT-BREVIN
Je souhaitais absolument voir cette gigantesque œuvre d’art, à ciel ouvert, imaginée par l’artiste chinois Huang Yong Ping. Le Serpent d’océan apparaît à chaque marée, révélant son ossature en aluminium et sa massive gueule acérée. À marée basse, le squelette surgit de l’océan… Grandiose ! Et immanquable lors d’une balade en bord de mer sur la côte Loire-Atlantique.
Immergé, il attendait tranquillement d’être découvert par d’indiscrètes fouilles archéologiques. Un reste de carcasse fossilisée, vestige d’une mystérieuse cité engloutie… Alors d’après vous, combien de mètres mesure le Serpent d’océan ? Je vous laisse faire vos pronostics et vous révèle le résultat en fin de page…
Fiche d’identité
- Position géographique : situé sur l’estran, à la pointe du Nez-de-Chien, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique).
- Taille : 135 vertèbres, 130 mètres de long. (Alors, qui a eu bon ?!)
- Année : juin 2012, à l’occasion du festival d’art contemporain Estuaire, de Nantes à Saint-Nazaire.
Bonnes balades en Loire-Atlantique !