Visiter la Normandie : une escale au pays d’Auge

19ᵉ étape de mon remake Mange, Prie, Aime – Visiter Lisieux.

Sous la lumière tendre de la Normandie

Il y a des voyages qui ne cherchent pas le spectaculaire, mais le vrai. La Normandie fait partie de ceux-là. Ici, tout semble baigné d’une lumière tendre, celle qui fait briller les cottages après la pluie et qui donne envie de s’arrêter au bord d’un champ juste pour respirer. Je suis arrivée un mardi d’avril, la voiture encore couverte de poussière et les baskets prêtes à se salir.

Un parfum de foin, de terre et de jus de pomme

Les champs tranquilles s’étendaient dans la rondeur du petit matin et je regardais, les yeux attendris, les villages adorables défiler par la fenêtre. J’avais rendez-vous avec le Pays d’Auge, cette campagne vallonnée où les pommiers rivalisent avec les colombages et où les chevaux galopent entre deux averses… Déjà, l’air sentait le foin coupé, la terre humide et le jus de pomme frais.

Sommaire Visiter la Normandie, en Pays d’Auge

Destination Normandie

Ici, entre Lisieux, Orbec et Saint-Germain-de-Livet, le Pays d’Auge déroule son paysage comme un vieux film en technicolor. Prairies grasses où paissent les vaches, vergers piqués de pommiers tordus et ruisseaux qui filent entre les chemins creux… C’est une Normandie douce, rurale et sincère, faite pour les marcheurs curieux, les rêveurs à carnet, ceux qui aiment les maisons qui penchent un peu et les odeurs de beurre chaud au petit matin. Une terre de lenteur, de traditions et de lumière changeante, où chaque détour promet une jolie aventure.

Que visiter dans le Pays d’Auge

Le Haras d’Écajeul

C’est par une après-midi claire où les nuages jouaient avec un soleil espiègle que je prends la route, direction le Haras d’Écajeul. On y arrive au bout d’une route de campagne immense, là où tout devient silence. Dès le portail franchi, et quelques caresses données à un bébé chien affectueux, je suis plongée dans le bain : odeur du foin sec et souffle chaud de chevaux. Tout ici respire la noblesse et la quiétude. Fondé dans les années 1960 par la famille Gris, le haras est aujourd’hui reconnu dans tout le pays d’Auge pour l’élevage de pur-sang destinés aux grandes courses hippiques. On y croise des poulains à la robe brillante comme du satin, encore maladroits sur leurs longues jambes, et des juments charismatiques. Ce que j’aime ici, c’est ce mélange de rigueur et de tendresse : chaque geste est précis, chaque mot murmurant.

Prestige et patience

« Un cheval, c’est comme un vin, il faut du temps pour qu’il se révèle », me glisse le propriétaire et dresseur hors pair, Jean-Luc Bara, en resserrant le licol d’un jeune yearling. Et c’est vrai : l’endroit respire la patience. Les box sont impeccables, la paille dorée, les allées parfaitement ratissées. Entre deux paddocks, une vieille cloche en fer rouillé rappelle que le lieu a vu naître des champions. Écajeul a formé plus de 200 chevaux de course depuis sa création, dont certains ont brillé à Chantilly et Deauville. Mais au-delà du prestige, c’est une véritable leçon d’humilité. Le cheval est un être qu’il faut comprendre et non dompter. On apprend à observer ses oreilles, à décoder ses regards, à saisir la nuance entre un pas nerveux et un pas confiant.

L’homme qui murmurait à l’oreille des poulains

J’assiste au débourrage. Ce moment où l’on apprend au jeune cheval à accepter le cavalier et la selle. Avant, il fallait neuf jours de rodéo, de cris et de sueur pour que le poulain s’habitue. Aujourd’hui, grâce à une méthode douce, 45 minutes suffisent, sans jamais monter dessus. Le secret ? Murmures, gestes répétitifs et orchestrés, comme une danse dont chaque pas a un sens. Le dresseur ne crie pas. Sa voix basse rassure, rythme le mouvement. Il avance, s’arrête, reprend. À force de répétition, le cheval comprend, sans contrainte.

Le dresseur devient naturellement l’alpha, la mère. Ici, on dit souvent que le cheval doit choisir d’écouter. Et c’est exactement ce qu’on voit : à un moment, le poulain s’apaise, souffle, baisse un peu la tête. Un signe minuscule, mais immense pour celui qui sait le lire. Je reste là, fascinée par cette danse silencieuse entre l’homme et l’animal. La lumière traverse la poussière dorée en volutes. J’y vois toutes les années de savoir-faire, une tradition transmise de génération en génération.

Avant de partir, je jette un dernier regard vers la grande prairie. Les poulains galopent en groupe comme s’ils jouaient à deviner lequel d’entre eux deviendra un champion. Le vent s’élève et les crinières s’envolent comme des étendards. Et moi, je souris, en pensant que le vrai luxe de la Normandie, c’est peut-être ça : la lenteur, la beauté, et ce murmure du monde vivant qui apprend à grandir sans jamais se presser.

Lisieux, la capitale du Pays d’Auge

Ses jolies façades

En fin d’après-midi, j’ai laissé la voiture sur une petite place pavée et je suis partie à pied, sans plan, juste avec l’envie de me perdre un peu. Lisieux se découvre ainsi, en marchant au hasard, le nez en l’air.

Ma quête favorite a vite pris le dessus : repérer les façades à colombages, petites merveilles de bois peint et de pierre. Certaines sont si finement sculptées que l’on dirait que les siècles les ont caressées avec délicatesse, d’autres jouent avec les couleurs, le brun profond du chêne se mariant au blanc crème des murs. Je m’arrête, j’observe chaque détail : les petites lucarnes, les encoches des poutres, les ferrures anciennes qui scintillent au soleil.

Les maisons se penchent comme pour chuchoter des histoires d’un autre temps, les vitrines de boulangerie embaument la tarte aux pommes tiède, et les cloches de la cathédrale Saint-Pierre résonnent doucement dans l’air encore doré. Je passe sous les arcades, frôle les vieux murs, m’arrête devant un fleuriste qui déborde d’hortensias et de lilas. Dans une ruelle, un chat s’étire au soleil. Tout est simple, vivant, un peu hors du temps. Une impression rare d’avoir touché quelque chose d’essentiel : la beauté tranquille d’une ville qui ne cherche pas à séduire, mais à accueillir.

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Voyager en Normandie

Lisieux, la capitale du pays d’Auge : ville sanctuaire tourisme

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Le Sanctuaire de Lisieux

La basilique Sainte-Thérèse apparaît : immense, blanche et paisible, comme posée sur la colline pour veiller sur la ville. En gravissant les marches, une odeur d’encens et de cire chaude m’enveloppe, et la lumière, filtrée par les mosaïques dorées, dessine des reflets d’ambre sur le marbre. C’est ici que repose Sainte-Thérèse de Lisieux, « la petite Thérèse », devenue l’une des saintes les plus aimées au monde sans jamais avoir quitté son couvent. En marchant dans la crypte, j’ai découvert qu’elle avait promis de « faire pleuvoir des roses » après sa mort, et certains pèlerins affirment encore sentir leur parfum, sans fleur autour…

Visiter le Pays d’Auge

La Normandie : ce qu’il y a à voir et à visiter au pays d’Auge

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Thérèse dans l’intime

Je poursuis ma visite au Carmel, à quelques rues de là. Thérèse y a vécu ses années de prière et d’écriture. Le silence y est presque vivant, ponctué seulement par le grincement discret d’une porte ou le froissement d’une robe de nonne. Dans la chapelle, sa châsse repose derrière une grille de fer forgé ; des lettres du monde entier s’empilent à ses pieds, venant du Japon, du Brésil, d’Afrique. Une sœur m’a soufflé que Thérèse est la patronne des missions, même si elle n’a jamais voyagé : « Elle a parcouru le monde autrement », m’a-t-elle dit en souriant.

Avant de repartir, j’ai poussé la porte des Buissonnets, sa maison d’enfance (pour voir sa maison natale, c’est à Alençon qu’il faut se rendre), nichée sur les hauteurs. Les meubles, la tapisserie fleurie, les portraits… tout est figé dans le temps. Dans le jardin, une petite allée mène à la balançoire où Thérèse aimait prier enfant. Une dame du musée m’a confié une anecdote : un jour, en jouant, la fillette aurait ramassé une goutte de rosée tombée sur une fleur en disant que « c’était un sourire du ciel ».

Le Château de Saint-Germain-de-Livet

Le Château de Saint-Germain-de-Livet, c’est un peu le souffle normand incarné. En approchant, j’ai d’abord cru à un décor de conte : un miroir d’eau paisible, des tours coiffées de tuiles vernissées, et surtout cette façade unique, mi-pierre, mi-brique émaillée, qui change de couleur selon la lumière. On dit qu’elle mêle le style gothique et la Renaissance dans une élégance rare ; et c’est vrai, elle hypnotise. Mais les grandes stars ici sont les paons ! Ils se promènent en toute majesté, dont un splendide paon d’un blanc immaculé. Anecdote amusante : il paraîtrait que ces paons, introduits au XIXᵉ siècle, étaient parfois des “garde-chambres” involontaires, car ils poussaient des cris stridents dès qu’un visiteur approchait trop près des dépendances. Le parc est accessible au public, avec de larges allées et des bancs pour lire et observer la beauté tranquille.

Visiter la Normandie

Normandie tourisme : découvrir Lisieux et ses alentours

Les Jardins Remarquables de Boutemont

Au bout d’une longue allée bordée de cèdres centenaires, le château de Boutemont se dévoile peu à peu, comme une promesse. Mais ici, ce ne sont pas les pierres qui volent la vedette, ce sont les jardins. Classés Jardin Remarquable, ils s’étendent comme un labyrinthe poétique où chaque virage réserve une surprise.

Mes coins préférés ? Le parc des cerisiers japonais, évidemment. En pleine floraison, c’est une barbe à papa olfactive et délicate : un rayon de soleil et on voit, littéralement, la vie en rose. J’aime aussi le coin des amoureux, discret, presque secret, avec un banc pour profiter du temps à deux, et cette petite chapelle recouverte de mousse et de fleurs… On se croirait dans une forêt enchantée !

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Visiter Lisieux en Normandie et les alentours

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La Normandie tourisme : que visiter ?

Visiter Lisieux en Normandie

Où manger du côté de Lisieux

  • L’Ordonnance : un lieu cosy où le marché et les producteurs locaux sont à l’honneur. Tout est délicieux : fromages affinés, vins sélectionnés, et petites assiettes de saison pour un déjeuner léger et raffiné avant de repartir explorer le sanctuaire. ♥

  • Bistrot du Comptoir de Pierre (Orbec) : super adresse ! Un déjeuner convivial et savoureux, avec des produits locaux et des recettes simples qui sentent bon la campagne. L’ambiance chaleureuse invite à prolonger le repas et à savourer chaque bouchée. ♥
  • La Coupe d’Or : parfait pour le dîner, ce restaurant met en avant les produits frais de Normandie dans une cuisine maison généreuse. L’ambiance calme et feutrée complète la magie d’une journée de balades et de découvertes.
  • Restaurant du Grand Hôtel de l’Espérance : une immense salle dans un cadre élégant en plein centre-ville, idéal pour un repas en famille ! Les plats conjuguent tradition normande et touches contemporaines façon « bistrot ».

Où dormir

  • Manoir de l’Évêché : calme et raffiné, idéal pour se ressourcer après une journée de visites. Les appartements offrent confort et charme, certains avec vue sur le jardin ou les toits de la ville, parfait pour prolonger la douce parenthèse normande.

Visiter Lisieux dans le pays d’auge en Normandie

Je remercie l’Office de Tourisme de Lisieux et le Sanctuaire. Merci Pélagie, Victoire, Mylène et Marion pour votre accueil *thé* bien ! Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.

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