Cinquième étape de mon remake Mange, Prie, Aime – Visiter Nevers.
Je t’aime, un peu, beaucoup
Les pétales tombent sur le bitume détrempé. « Passionnément. » Autour de moi, les parapluies s’essorent, les manteaux se desserrent. Je lève la tête : l’averse est passée. Pourtant, certains essuies-glace lèchent encore machinalement leurs pare-brises. « À la folie. » Des têtes en l’air, certainement. Quelques flaques nimbent le parking. D’humeur joueuse, je parie avec moi-même : une personne va marcher dans l’eau.
J’attends, j’observe… Rhaa, zut ! Personne. Je grommèle. « Pas du tout. » Allez là, faites comme Jésus ! Sort de derrière moi une mamie en tailleur rouge vermillon. Elle avance d’un pas déterminé et marche aussi rapidement que le lui permettent ses petits talons carrés. Je la vois se retourner vers moi et piétiner la flaque. Elle crie « Merci pour le pari ! » et se marre. Ah. Je rigole de bon cœur, surprise et amusée. « Bah, de rien ! »
Conter fleurette sur le parvis de l’église
« Eh alors, cette fleur, ça dit quoi ? », Colette, 78 ans, fashionista, fournisseuse de biscuits langue de chat, mais aussi fine enquêtrice. Note à moi-même : parler plus discrètement la prochaine fois. « Je ne sais pas, j’ai pas fini de l’effeuiller… Mais vous savez, ça se trouve, ça dira ‘Pas du tout’. — Oh ! Pffsh ! Tu prendras une autre fleur ! »
« De toute façon, l’amour, c’est comme un vieux pull. Ça tient chaud les soirs d’hiver, mais, entre nous, qu’est-ce que ça gratte ! » Elle m’assène un clin d’œil et hoche la tête, conquise par sa verbe. « Bah oui, mais Colette, moi, si j’ai envie d’avoir chaud sans que ça me gratte, je fais comment ? » Lâchez des com’s pour me donner vos idées. On se retrouve à la fin pour découvrir celle de Colette ! (Appelez-moi Netflix pour ce suspens digne de GOT – espérant vous offrir une meilleure fin.)
Sommaire Visiter Nevers
- Toucher les nuages : tour Bohier
- Capturer un arc-en-ciel : cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte
- Faire un vœu : sanctuaire Sainte-Bernadette
- Garder son âme d’enfant : se promener à Nevers
- Où manger à Nevers
- Où dormir à Nevers
Destination Bourgogne
La Bourgogne ne triche pas. Jamais. Quand il pleut à Nevers, il pleut toute la journée ! Ça va être cocasse d’en faire le tour, tiens. Oh, misère… Et puis, je repense à ma rencontre avec Colette. C’était inattendu et plutôt rigolo ! J’aime bien l’idée et décide de poursuivre en ce sens : visiter Nevers, la capitale de la faïence, façon Jeux d’enfants ! Vous savez, le film avec Guillaume Canet et Marion Cotillard, deux gamins qui, pour se dire « Je t’aime », se demandent « Cap ou pas cap ? ». Et bah moi, pareil, pour découvrir Nevers, j’irai relever quelques défis. Allez, zé bartiii !
Que faire à Nevers ce week-end ?
Cap de toucher les nuages
Les yeux étincelants, je lève le nez et promène mon regard sur les toits de la ville. Survoler tout Nevers. « Cap. » Je m’élance vers la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte. Titanesque, astronomique, olympienne. Je suis sûre d’être au plus près du ciel, avec elle ! Pour mener à bien ma mission, je m’érige vers la Tour Bohier (52 mètres de hauteur). Elle a été commanditée par l’évêque Jean VIII Bohier, au XIVᵉ siècle – terminée deux siècles plus tard ; et veille, depuis, sur les neversois.
La clef bascule dans la serrure. Clac. La porte cède et offre un escalier tout en colimaçon. « Ne regarde pas tes pieds », me prévient Alexandra, gardienne des clefs et dénicheuse de bonnes idées à l’Office de Tourisme de Nevers. « Trouve un point plus haut, sinon, tu vas avoir le tournis ! » Et pour cause, la tour abrite 285 marches ! Sur les murs, les traces du passé, des messages, des signatures, des entailles, des énigmes… Plus je monte, plus je visite le temps.
Un monde miniature
Et puis, le plaisir d’ouvrir la toute dernière porte, direction : le roof top ! J’ai toujours l’impression d’admirer une maquette, une fois perchée là-haut. Comme si tout notre univers se distordait et devenait un monde miniature. Un jeu pour enfant ! Une façon de visiter Nevers insolite ! Mes yeux débordent sur la Loire et ses environs. Je suis bien entourée… La tour s’orne de figurines hautes de plus de 3 mètres, représentant des personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais aussi d’impressionnantes gargouilles. Le Bossu n’a qu’à bien se tenir ! (Enfin, façon de parler…)
& capturer un arc-en-ciel
Une des plus belles lumières se cache au creux de cette cathédrale ! Durant toute la journée, j’ai joué à cache-cache avec le soleil ; je le pensais derrière un nuage, mais, à l’évidence, il s’amusait ici. Dehors, le ciel fait grise mine, mais, à l’intérieur… des teintes roses, orange, jaunes. L’été s’y invite toute l’année ! Cet invincible été perdure depuis 15 siècles. Construite au Vᵉ siècle, la cathédrale n’a eu de cesse de se réinventer. Détruite maintes et maintes fois, elle renaît toujours de ses cendres. Et voici une légende…
Tout commence par un songe – et, un sanglier. À la fin du VIIIᵉ siècle, Charlemagne raconte son rêve à ses conseillers. En pleine forêt, poursuivi par un sanglier, il supplie qu’on vienne le sauver. Un enfant le lui promet et demande, en échange, un vêtement. Le monarque accepte, l’enfant part, suivi du sanglier. Le récit terminé, l’Évêque de Nevers explique au roi que l’enfant était Saint-Cyr et que l’habit demandé était la restauration de la cathédrale. Charlemagne, touché, versa de l’argent au diocèse de Nevers et l’édifice fut ainsi reconstruit.
Des vitraux magiques
La Seconde Guerre mondiale la marque profondément : un bombardement entre le 15 et le 16 juillet 1944 causent de graves destructions. Les vitraux sont soufflés, le mobilier réduit en poussière, le sous-sol remué et l’orgue détruit. Tel un phœnix (ou quelqu’un d’autre), elle revient à la vie. Et évolue. En 1977, et jusqu’en 2011, plusieurs artistes créent une série de vitraux contemporains. Cet ensemble est le plus grand d’Europe, avec 130 baies et 1052 m² de verrières. Et je promets, devant cette prouesse, personne n’y reste indifférent. En bien, ou en mal. Moi, j’ai adoré être bercée par le soleil.
- Où : 6, rue Abbé-Boutillier
- Visites guidées de la cathédrale et de la tour Bohier : infos et réservations.
- Office de Tourisme de Nevers et sa région : Palais Ducal, rue Sabatier – Site internet.
Faire un vœu
Sschouh. La flamme vacille lorsque je repose le cierge ; la cire embaume ma main. Quelques âmes se recueillent, là, tout près de Sainte-Bernadette. On la croirait endormie… Je me demande à quoi elle rêve. Je prends place, à mon tour, sur le banc en bois foncé. J’entends le silence. Ici, même les vieilles pierres chuchotent des prières. Elles auraient tort de s’en priver ! Elles veillent sur Bernadette Soubirous, celle qui a fait de Lourdes, petite ville des Pyrénées, un point névralgique mondial du pèlerinage. Celle qui, dans la grotte de Massabielle, aurait vu la Vierge 18 fois (en 1858).
« Aquero » dira-t-elle pour désigner sa toute première vision de la Vierge Marie (qui signifie « cela » en occitan).
Mais alors, pourquoi ?
- Mais alors, pourquoi est-elle enterrée à Nevers ? Car, à 22 ans (en 1866), Bernadette quitte sa région natale pour la Nièvre et entre au couvent des Sœurs de la Charité, à Nevers. Son crédo ? Vivre simplement, loin du show-business, des strass et des paillettes. Elle repose maintenant au Sanctuaire de Nevers, dans une châsse de verre de la Chapelle.
- Et pourquoi le corps de Bernadette est intact ? Le corps de Bernadette Soubirous, décédée à l’âge de 35 ans des suites d’une douloureuse maladie, a été retrouvé intact lors de son exhumation en 1909, soit 30 ans après son décès. Ce phénomène a suscité l’émerveillement et l’étonnement de nombreux croyants et scientifiques. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’état de conservation exceptionnel du corps de Bernadette :
- conditions d’inhumation : Bernadette a été inhumée dans un caveau, en 1879, dans des conditions favorables à la conservation des corps ;
- embaumement naturel : certains experts suggèrent que des conditions particulières du sol, comme la présence de calcaire, peuvent avoir eu un effet d’embaumement naturel sur le corps de Bernadette ;
- absence de décomposition : la tuberculose osseuse dont Bernadette souffrait peut avoir entraîné une décomposition plus lente du corps, en particulier des tissus mous.
L’Église a procédé à une série d’examens et d’analyses médicales avant et après l’exposition du corps, mais aucune explication définitive n’a été donnée quant à la préservation extraordinaire du corps de Bernadette. Cela demeure un mystère qui continue d’inspirer les fidèles du monde entier… Et peut-être aura-t-on la réponse en visitant Nevers !
- Où : 34, Rue Saint-Gildard
- À voir : la châsse de Bernadette, une réplique de la grotte de Massabielle, la chapelle de Bernadette (où repose sa châsse), un musée sur la vie de Sainte-Bernadette, la chapelle Saint-Joseph.
- En savoir plus sur l’histoire de Sainte-Bernadette
Garder son âme d’enfant
Nevers, de la lavande et du nougat
Sous mon parapluie, j’écoute le son rond et étouffé de la pluie. Il fait chaud. Mes basket embrassent doucement les pavés. Les lumières de la ville subliment le gris ambiant. Je m’arrête devant la vitrine du célèbre « Au Négus ». Carreaux de ciment, ambiance belle époque, et des. centaines. de. nougats. chocolats. J’en achète un trois paquets. Je passe devant la Porte de Paris, un nougat sous la langue. Un simili de l’Arc de Triomphe. À côté, fument des cafés noirs allongés et des tisanes au miel.
Je poursuis ma déambulation jusqu’au Palais Ducal, considéré comme le premier château de la Loire. Incontournable quand on souhaite visiter Nevers. Édifié au XVᵉ siècle, il a été la propriété de différentes familles, comme celles des De Clèves, Gonzague, Mazarin ou encore Mancini. Et l’un des personnages illustres ayant habité le Palais ducal est le célèbre Duc de Nevers. On peut d’ailleurs lire ses exploits dans le roman « Le Bossu », de Paul Féval (et la boucle est bouclée !).
Jouer à Nevers l’Originale
A vous maintenant de visiter Nevers avec l’émerveillement d’un enfant. Lancez-vous des défis, quelques challenges, manger des glaces et buvez du chocolat chaud. Profitez.
Oh, j’allais oublier. Colette me sourit. Elle réflechit un moment ; plisse ses yeux, et me répond : « deux choses l’une. De l’adoucissant, et du Vermouth. Beaucoup. Des deux ! » ♥
Où manger à Nevers
- L’Estaminet : un service chaleureux et amical ! Les cocktails sont délicieux et ouvrent parfaitement l’appétit. La carte est simple, mais avec de beaux produits.
- Couleur Café : pour un brunch ou un déj, direction ce petit salon de thé. Délicieux !
Où dormir à Nevers
- Bonjour Guest House : dépaysement garanti grâce aux propriétaires qui, après avoir vécu de nombreuses années en Asie et réalisés de nombreux voyages, ont ramené de merveilleuses pièces de collection. Un beau voyage vous attend, pour une nuit, et bien plus !
FAQ
- Cathédrale Saint-Cyr et Sainte-Julitte
- Monter à la Tour Bohier
- Palais Ducal
- Porte de Paris
- Musée de la Faïence
- Tour Goguin (bout de rempart médiéval)
- Parc Roger Salengro (kiosque et œuvres d’art)
- Musée Frédéric Blandin (collection éclectique d’œuvres d’art, de la peinture à la sculpture, en passant par la céramique)
- Maison de la Culture (programmation variée, allant des spectacles vivants aux expositions artistiques)
- Sanctuaire de Sainte-Bernadette
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Je remercie l’Office de Tourisme de Nevers et sa région. Merci à Alexandra & Antonin pour le déjeuner très sympa en votre compagnie, et à Sophie, pour ta gentillesse. Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.