Road trip en Occitanie : villages féeriques et randonnées bucoliques

En plein road trip en Occitanie, nous découvrons un univers enchanteur aux multiples légendes moyenâgeuses et aux contes merveilleux… Un pays imaginaire débordant de forêts majestueuses, de canyon oublié et de villages ensorcelés… Oserez-vous l’aventure ? Un road trip savoureux qui émerveille petits et grands. Prêt à plonger dans un véritable conte de fées et découvrir l’Occitanie ?

Notre itinéraire pour visiter l’Occitanie

Notre itinéraire d’une semaine à travers l’Occitanie est séparé en deux articles distincts. La première partie, c’est le début de notre road trip, vous y découvrirez les départements du Tarn-et-Garonne et celui du Lot (jour 1 à 3). La seconde partie, c’est la fin du road trip, vous voyagerez dans le Tarn et l’Aveyron (jour 4 et 5). Voici le parcours de notre road trip en Occitanie :

QUE VOIR DANS LE TARN ET L’AVEYRON ?

Lire nos aventures des premiers jours de notre road trip dans le Lot et Tarn-et-Garonne ! 

Il était une fois, une contrée fort fort lointaine…

JOUR 4 | du Canyon de Bozouls à Espalion

23km – 29 minutes de route

CANYON DE BOZOULS

En quête de nature et d’épopée, nous prenons le chemin du Trou de Bozouls ! Oui, oui, c’est bel et bien un « trou » – comme ils l’appellent ici. Les falaises s’érigent vers le ciel, marbrées d’ocre et de rainures froissées. Nous avons face à nous une spectaculaire partie d’un canyon d’une dizaine de kilomètres, creusé par la rivière Dourdou dans les calcaires du Causse Comtal. C’est une extraordinaire curiosité géologique qui a la forme d’un fer à cheval ! Ses dimensions sont impressionnantes : 400 mètres de diamètre et 100 mètres de profondeur.

Le canyon abrite une faune et une flore remarquables ! En empruntant les sentiers, on découvre une richesse naturelle fantastique. Elle est parfois cachée alors il faut ouvrir grand nos yeux et repérer les panneaux pédagogiques qui révèlent leur présence. Des sentiers aménagés avec des passerelles en bois permettent de franchir le Dourdou en toute saison. Ils offrent de beaux points de vue sur les Gorges du Dourdou. En levant la tête, un village accolé aux falaises nous toise. C’est Bozouls. Vertigineux !

Les Aventuriers de l’Arche Perdue

Vous trouverez de fidèles compagnons de route : la tribu des biquettes automnales. Elles remplacent avec panache le gang des lamas estivaux. Des airs de Cordillère des Andes ce canyon ! La végétation envahissante empêche l’observation du site, des falaises, de la faune et de la flore, la commune a choisi l’écopastoralisme. Cette pratique consiste à faire pâturer des troupeaux bovins, ovins, caprins ou équins afin d’entretenir les terrains communaux. Les anciens utilisaient déjà cette méthode de désherbage naturel. Et les chèvres remplissent parfaitement leur mission ! Elles sont (très) gloutonnes (mon pull en a fait les frais). Avant de quitter leur repaire, veillez à bien refermer le portique derrière vous.

ESPALION

Retour en ville ! Nous logeons aux sublimes villas de Labro, tout près d’Espalion. La jolie ville d’Aveyron mérite qu’on s’y balade. Un air de vacances plane au sein du vieux cœur de ville. Des façades d’antan où l’on peut lire « Charcuterie Causse », des rouges tuile, des bleus turquoise et des ruelles pavées… Rendez-vous sur la rive où l’on peut admirer le Pont-Vieux médiéval en pierre rose, inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Au loin, les anciennes tanneries s’animent sur l’écho de la rivière.

La fouace, spécialité pur beurre !

« C’est l’heure du goûter ! » Notre ventre s’impose boussole et nous suivons avec envie l’odeur de brioche chaude et de fouace au beurre. Généreuse et réconfortante, la fouace est la spécialité de l’Aveyron. Un régal ! Après l’arrêt en boulangerie, nous flânons en ville, la bouche en cœur et emplie de mie de fouace – quand un sympathique monsieur – qui échangeait rires et plaisanteries 5min plus tôt avant avec quelques amis – nous salue. « Bonjour jeunes gens ! Vous allez bien ? Pour vous la culture c’est gratuit ! Venez visiter le Musée du Scaphandre ! 🙂 » Nous finissons notre bouchée dorée, le saluons à notre tour et acceptons avec plaisir son invitation.

20 000 lieux sous la mer

C’est donc par pur hasard que nous nous retrouvons à visiter le Musée du Scaphandre, ponctué par des petites anecdotes et informations de la part de notre gentil guide (l’intendant du Musée), enjoué de nous raconter l’histoire du scaphandre. D’ailleurs, pourquoi ce musée à Espalion ?? On est très loin de la mer ! Eh bien figurez-vous que ce sont deux espalionnais Rouquayrol et Denayrouze, qui ont inventé, en 1864, le régulateur à air. Cet appareil donnait au scaphandre son autonomie.

Le sachiez-tu ?

  • Pourquoi cette invention a été trouvée à Espalion ? Le régulateur d’air a permis aux sauveteurs d’aller dans les mines en cas de coup de grisou. L’appareil est testé à Espalion, dans le Lot, au pied du Pont-Vieux.
  • Jules Verne s’est inspiré de leurs appareils pour équiper le Capitaine Nemo, dans son roman 20 000 lieues sous les mers.
  • De nombreuses pièces rares, voire uniques sont exposées et attirent des spécialistes du monde entier. Avec plus de 400 pièces exposées, ce musée retrace la laborieuse conquête du milieu sous-marin et de la progression en milieu hostile.

Où dormir en Aveyron ?

Villas de Labro : pour dormir comme des stars (écolo) avec piscine et jacuzzi !

JOUR 5 | D’Espalion à Saint-Antonin-Noble-Val

120km – 1h40 de route

SAINT-CÔME-D’OLT

Dimanche matin, jour de marché à Saint-Côme-d’Olt ! Sur les rives du Lot et les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, le village Saint-Côme-d’Olt (Olt est l’ancienne appellation de la rivière Lot qui borde le village) est classé « Plus Beaux Villages de France ». A l’allure exceptionnellement médiévale, le cœur du village s’accède par trois portes d’entrées fortifiées : la Porte Neuve, la Porte de la Barrieyre et celle du Théron. Oyé, oyé, braves gens ! Soyez les bienvenus à Saint-Côme-d’Olt, sortez de la calèche et enfilez capes et brodequins ! La visite peut commencer…

Sur la place centrale, la vie fourmille. Le petit marché est convivial, on prend le temps de découvrir les divers produits proposés. Une dame cuisine des farçous. Ce sont des petites galettes bien d’ici qui parfument l’air ambiant. Chaque famille aveyronnaise à sa propre recette de farçous, mais une chose est sûre, ils mettent des blettes ! Bastien s’est régalé et a même fini le mien. (Au moins, je sais que je n’aime pas les blettes !). De mon côté, je me régale avec les juteuses poires et pommes rouges du coin. La sorcière de Blanche-Neige n’aura pas ma peau !

Un voyage dans le temps !

Pour découvrir le centre historique, nous empruntons une des trois portes principales. Notre voyage dans le temps peut commencer ! Le village est complétement désert. Les nuages s’épaississent comme du coton blanc et filent au grès du vent. Il y a une atmosphère singulière ici. On découvre un décor moyenâgeux et je me prends à imaginer la vie d’avant « on dirait que l’on vient de remonter le temps » dis-je perdue dans mes pensées, « mais en fait, il n’y a plus personne car plus personne n’existe en ce temps-là ! »

Nous faisons la rencontre de Salem, un chat noir qui accueille les visiteurs égarés. J’essaye de lui refourguer mes blettes, au passage. Nous poursuivons dans un dédale de petites ruelles sombres et pavées, un vrai labyrinthe de venelles très typées. On serpente entre les anciennes échoppes médiévales du 12ème siècle et les belles demeures des 15 et 16ème siècles. On remarque également plusieurs toits en carène de bateau dont la charpente est dite « à la Philibert », du nom de son concepteur Philibert Delhormes, architecte du Roi Henri II.

Un bourg moyenâgeux, au riche patrimoine

Ce qui distingue Saint-Côme-d’Olt des autres villages est sa curiosité architecturale hors-norme : le clocher flammé de son église. De style gothique flamboyant, il est bâti selon un plan hélicoïdal donnant ainsi l’impression qu’il tournoie – d’où son autre appellation « le clocher tors ». Il s’élève à 45 mètres. Vous pourrez aussi admirer ses magnifiques portes en chêne sculpté, œuvre de l’architecte Antoine Salvanh, également architecte du clocher de la cathédrale de Rodez. Chacune de ces portes est ornée de 365 clous en fer forgé martelé datant de la Renaissance.

Que faire non loin de là ?

  • L’Aubrac : Saint-Côme-d’Olt est au pied de l’Aubrac, terre de randonnées et activités de pleine nature, terre des couteaux Laguiole, de l’aligot et des vaches Aubrac…
  • Suivez les pas de Saint-Jacques-de-Compostelle : Saint-Côme-d’Olt se trouve sur le GR® 65, chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, une étape entre l’Aubrac ou Estaing ?

LA COULÉE DE LAVE DE ROQUELAURE

Laissez-moi vous conter l’histoire d’une fabuleuse rencontre entre du magma et des pierres… Sur les pas de St-Jacques de Compostelle, une coulée de lave se répand nonchalamment sur les pentes de la colline de Roquelaure. Dominant le village de Saint-Côme-d’Olt et la Vallée du Lot, cet éboulis de rochers basaltiques est issu des éruptions volcaniques du puech de Roquelaure.

Le sachiez-tu ?

« Et oui Jamy, comment la coulée de lave s’est-elle formée ? » Et bien, c’est très simple ! La lave a enseveli les pentes du volcan et le lit d’une rivière, puis, soumis à l’action du gel durant la période glaciaire, les morceaux se sont détachés des orgues basaltiques pour former ce lit de pierres volcaniques. Cela fait 7 millions d’années qu’elles sont là. Jamais la végétation n’a repris ses droits, à part quelques mousses éparses ici et là. Cet impressionnant champ de pierres, de plusieurs hectares, est appelé en Occitan lo Clapas de Thubiès et va se perdre dans une forêt de hêtres, chênes et châtaigniers.

SAINTE-EULALIE-D’OLT

Nous continuons notre voyage dans le temps avec ce petit bourg médiéval de Sainte-Eulalie-d’Olt. Charmant village niché dans la Haute Vallée du Lot, il est classé parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Il a conservé bon nombre d’édifices construits entre le Moyen-Âge et le 18ème siècle. Rien a changé. Mais il y a quelque chose qui cloche… Le temps semble s’être figé sur place. Une étrange atmosphère flotte dans les airs… Ce n’est pas comme à Saint-Côme-d’Olt où l’on avait l’impression que les gens se calfeutraient chez eux à cause du mauvais temps, ici l’ambiance se révèle plus mystérieuse. Les habitants auraient-ils fui, il y a bien longtemps, les lieux ? Laissant derrière eux le village endormi, guettant de nouvelles âmes…

On se balade au hasard des ruelles étroites et sinueuses de ce village de poupées ; les façades fleuries des maisons à colombages, bâties en galets du Lot et coiffées de toits en lauzes nous observent silencieusement. Je m’attends à voir apparaître le fuseau d’une quenouille au travers d’une fenêtre… La Belle au Bois Dormant s’est-elle réveillée ? Les tisseurs auraient été ravis ! Et ce ne sont pas les seuls à avoir élu domicile ici. Aux abords d’une ancienne grange du 17ème siècle entièrement restaurée, les artistes et artisans du coin font la fierté du village – haut lieu de la création artistique : sculpteur, céramiste, potier, créateur de bijoux, souffleur de verre… s’en donnent à cœur joie. Plus loin, des ateliers-boutiques et un musée-galerie Marcel Boudou, peintre natif, cultivent l’image d’une petite cité d’art. Ce dernier accueille régulièrement des expositions temporaires et des rencontres photographiques. Tous fermés lors de notre venue, hélas.

SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL

Un passage éclair à Saint-Antonin-Noble-Val, sous les gouttelettes de pluie. On visite la ville tranquillement. Les touristes sont ici, et ça fait du bien de ne plus être seuls au monde ! On s’assoit sur un banc face à l’église pour finir notre fouace de la veille avec de la confiture de fraise faite maison. Il est l’heure pour nous de rejoindre notre hébergement insolite du soir : un dôme perché dans les arbres ! Une jolie histoire à lire la tête sous les étoiles…

Où manger à Saint-Antonin-Noble-Val ?

Le Gazpacho : Simple, très bon et copieux. On recommande ! Et en plus, ils sont ouverts même en basse saison. 25 Avenue du Dr Paul Benet, 82140 Saint-Antonin-Noble-Val

Où dormir à Saint-Antonin-Noble-Val ?

Atmo’Sphère : un sublime dôme perché dans les arbres !

Notre road trip en Occitanie entier

Lire les aventures des premiers jours de notre road trip en Occitanie ! 

Comment venir en Occitanie ?

En voiture

Une dizaine d’autoroutes permettent d’accéder à la région de l’Occitanie et de la parcourir. Vous pouvez alors la sillonner de Nice à Bordeaux et de Paris à Barcelone ! Comptez 7h de route de Paris jusqu’à Toulouse. Voir cet itinéraire sur le site Mappy ou cherchez celui qui vous convient le mieux. Téléchargez les axes routiers (PDF).

En train

  • Les grandes lignes : la plupart des grandes villes françaises (mais aussi européennes) desservent aussi bien Toulouse que Montpellier. Depuis Paris, vous pouvez également emprunter un train de nuit avec couchettes. Toutes les infos sur trainline. Voir les principales liaisons en train.
  • Le train régional liO : vous pouvez vous déplacer en Occitanie entièrement via le train avec les 20 lignes de trains régionaux liO qui sillonnent la région. En savoir plus.

En bus

Il existe pléthore de liaisons nationales (Paris, Lyon, Rennes, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Nice…) et internationales directes (Londres, Bruxelles, Bilbao, Milan, Bonn, Cologne…) effectuées via des autocars longues distances. Les différentes compagnies (Flixbus, Eurolines, Isilines …) desservent plusieurs villes de la région Occitanie : Toulouse, Montpellier, Carcassonne, Narbonne, Béziers, Perpignan, Tarbes…

Il n’y aura plus qu’à louer une voiture sur place pour partir en road trip à travers l’Occitanie !

Découvrez nos aventures dans le Tarn-et-Garonne et dans le Lot ! 
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